Ce mardi devant le tribunal correctionnel de Lisieux débute le procès d'un animateur sportif pour "corruption de mineur par personne mise en contact avec la victime par un réseau de communication". 17 mineurs, entre 10 et 13 ans au moment des faits, sont victimes dans cette affaire.
Reportage Franck Besnier et Tony Detcheverry
Le mode opératoire
Sur Facebook, l'homme usurpait l'identité d'une jeune fille. Connaissant bien les victimes, l'éducateur sportif dans une communauté urbaine de Mézidon-Canon trouvait des identités proches d'elles. La jeune fille vituelle s'appelait souvent Marion, l'amie de la cousine ou de la voisine. Les jeunes hommes n'y voyaient que du feu, les 17 mineurs étaient pour la plupart au début de leur scolarité au collège. Les conversations se déroulaient dans un premier temps amicalement et semblaient anodines pour les collégiens. Une discussion d'ado, où on parle de tout et de rien. Après plusieurs échanges, "Marion" demandait à ses interlocuteurs de "faire de la webcam". La jeune fille virtuelle n'allumait pas la caméra mais continuait d'échanger par écrit des textes de plus en plus sexuels. Les jeunes hommes finissaient par se masturber devant l'objectif.
Le prévenu reprenait contact dans les jours suivant avec sa victime pour lui demander de recommencer. Quand elle refusait, il menacait de rendre public la première vidéo. En échangeant entre eux, les adolescents en viennent à faire le lien avec leur entraîneur de basket.
Le procès
L'éducateur sportif de 38 ans est poursuivi pour "corruption de mineur par une personne mise en contact avec la victime par un réseau de communication électronique". Un délit passible de 7 ans de prison et jusqu'à 100 000 euros d'amende.L'avocat du prévenu met en accusation internet et les réseaux, pour lui son client n'est jamais passé à l'acte et restait sur de simple menace vis à vis des victimes. Le procès a lieu mardi prochain devant le tribunal correctionnel de Lisieux.
Le reportage
L'entraîneur usurpait l'identité d'une jeune fille sur Facebook pour filmer ses élèves en train de se masturber devant une webcam.
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©France 3 Normandie
Reportage de PM Puaud, Q Cezard.