Le 11 août dernier, Stéphane Vitel, principal d'un collège à Lisieux, était retrouvé inanimé dans son établissement. Il n'a pu être ranimé. Ses obsèques ont lieu ce jeudi 24 août en présence du ministre de l'Éducation. L'enquête se poursuit pour déterminer les causes du décès.
Près de deux semaines après le drame, les obsèques de Stéphane Vitel ont lieu ce jeudi à Lisieux à 14 h 30. Le nouveau ministre de l'Éducation, Gabriel Attal, est arrivé en début d'après-midi pour assister à la cérémonie religieuse en la cathédrale Saint-Pierre. Le maire de la ville, Sébastien Leclerc, et le député (Horizons) de la circonscription, Jérémie Patrier-Leitus, le nouveau préfet du Calvados, Stéphane Bredin et la rectrice Christine Gavini-Chevet étaient également présents.
Dans la cathédrale, des professeurs, des élèves et leurs parents se sont joints à la famille pour rendre un dernier hommage à Stéphane Vitel. Des personnes qu'il a côtoyées à Lisieux mais également dans d'autres villes de la région, lors de précédentes fonctions.
"Une belle personne"
"C’était quelqu’un de tellement bienveillant. Il connaissait le prénom de chacun des enfants au collège", se souvient une représentante des parents d'élèves du collège de Livarot, "Je l’ai rencontré il y a un mois et demi. Il se rappelait encore, un après son départ, du prénom de mes enfants. Et il me demandait si ça allait bien. C’était vraiment une jolie personne. Il fallait qu’on vienne pour lui rendre un dernier hommage. C’est vraiment une disparition de quelqu’un qui était très important, qui a été dans la vie de nos enfants, dans notre vie, et qu’on n’oubliera pas."
"Une belle personne", c'est ce qui revient chez toutes les personnes interrogées par notre équipe ce jeudi à Lisieux. "C’était quelqu’un de très attachant, très gentil, à l’écoute, très investi dans les missions qui lui étaient confiées. Toutes les personnes qu’il a côtoyées durant ces engagements sont venues lui rendre hommage", explique Sébastien Leclerc, le maire de la ville. Ils étaient plusieurs centaines ce jeudi à rendre hommage à Stéphane Vitel en la cathédrale Saint-Pierre. "C'est important d'accompagner la famille et d'assister à ce moment-là parce que c'est une personne que j'appréciais beaucoup", confie Paul, un ancien élève, "C'était un très bon directeur. Il était tout le temps dans la cour, on pouvait lui parler facilement. Dès qu'il y avait un problème, il était là pour le résoudre. Il ne cherchait pas à l'éviter. Une très belle personne."
A la fin de la cérémonie, la sortie du cercueil a été longuement applaudie par la foule massée sur les marches de la cathédrale Saint-Pierre de Lisieux. L'ancien principal du collège Pierre-Simon de Laplace, décédé le 11 août dernier dans l'enceinte de son établissement, devait ensuite être inhumé dans la stricte intimité familiale.
Dans la capitale du Pays d'Auge, l'annonce de la mort de cet homme de 48 ans a suscité une vive émotion, notamment dans le quartier de Hauteville, où se situe le collège. Au lendemain du drame, des professeurs, des collégiens et parents d'élèves sont venus se recueillir et rendre hommage au principal devant les grilles de l'établissement. Beaucoup d'émotion et des questions qui restent, près de deux semaines après la mort de Stéphane Vitel, encore sans réponse.
"Une mort suspecte"
"Une mort suspecte". C'est l'expression employée par le Parquet de Lisieux dès le 11 août. Alors qu'il prenait la route des vacances avec sa famille, Stéphane Vitel décide vers 6 h du matin d'inspecter le collège après avoir été alerté par une alarme d'intrusion. Ne le voyant pas revenir, ses proches partent à sa rencontre et découvrent son corps inanimé. Les secours ne parviendront pas à le ranimer.
Sur place, les enquêteurs découvrent des traces d'effraction. Mais aucune trace de désordre dans l'établissement. L'épouse du principal raconte "avoir vu une voiture partir en trombe et de la lumière dans une fenêtre". Les résultats de l'autopsie sont communiqués trois jours plus tard et ne permettent pas de faire toute la lumière sur le décès de Stéphane Vitel. Des "lésions cutanées assez minimes" sur l'ensemble du corps ainsi qu'"un traumatisme crânien du côté gauche" ont été relevés lors de l'examen, révèle le 14 août Joël Garrigue, le procureur de la République de Caen. Mais "les médecins légistes estiment que ces lésions ne sont pas la cause du décès". L'autopsie a également permis de déceler la présence d'un oedème pulmonaire associé "à une pathologie cardiovasculaire ancienne a priori qui n'aurait pas été traitée". Des examens complémentaires sont ordonnés. Les résultats n'ont pour l'instant pas été communiqués.
Les téléphones parlent
Le 14 août, un jeune homme de 17 ans se rend au commissariat avec sa mère pour reconnaître sa présence dans le collège le jour du drame. Le mineur raconte s'y être introduit avec un camarade, âgé de 19 ans, après une soirée alcoolisée. L'analyse des téléphones portables des deux individus, sans casier judiciaire, confirme leur présence dans le collège le 11 août. Mais elle révèle aussi que les deux jeunes hommes avaient quitté les lieux avant l'arrivée sur place du principal. Ils ont été mis en examen pour "intrusion dans l'enceinte d'un établissement scolaire" et "dégradation en réunion de biens d'utilité publique".