Une élue du conseil municipal lance un appel aux dons pour venir en aide à un couple de buralistes qui a tout perdu en quelques minutes. Le dimanche 3 juillet, leur commerce a entièrement brûlé lors des émeutes qui ont secoué le quartier d'Hauteville.
Il y a quelques jours, le patron du bureau de tabac a rencontré la Première Ministre Elizabeth Borne qui était en visite dans le quartier. Devant son commerce encore fumant, Denijs confiait, la voix tremblante :
J'ai un sentiment de colère et d'injustice. D'investir comme on le fait, on bosse tout le temps, on ne compte pas nos heures pour que ça finisse comme ça. Et aujourd'hui, qu'est-ce qui va se passer avec les assurances ?
DenijsPatron du bureau de tabac du quartier d'Hauteville
Le sort de commerçant a bouleversé Vicky Bannier. Elle est élue au conseil municipal, en charge de la communication. "Mais je suis surtout lexovienne. J'ai habité à Hauteville et pendant vingt ans, j'ai travaillé à la pharmacie du centre commercial numéro 1. Je connais le quartier, je connais les habitants et je suis choquée".
"Chaque euro compte"
Il y a quelques jours, elle a pris l'initiative d'ouvrir une cagnotte en ligne sur la plateforme Leetchi. "J'ai appelé Denijs pour le prévenir. C'est une famille qui se retrouve sans rien, souligne Vicky Bannier. Je pense que c'est une bonne idée. Je ne le fais pas comme élue. Je le fais en tant que personne. C'est le rôle d'un être humain".
Après plusieurs nuits d'émeutes au début du mois de juillet, le quartier d'Hauteville s'est réveillé avec un goût de cendre dans la bouche. La mairie annexe a été saccagée. La boulangerie a été dévalisée et le bureau de tabac, d'abord pillé, a été incendié. La municipalité de Lisieux promet d'essayer de peser auprès des assureurs pour que les indemnisations soient versées sans tarder, mais elle n'a pas la possibilité d'accorder d'aide financière.
"Les assurances vont mettre un certain temps. La cagnotte, c'est pour leur permettre d'avoir quelque chose tout de suite". Jusqu'ici, la participation est plutôt modeste. Une vingtaine de personnes ont versé de l'argent. Vicky Bannier compte sur le bouche-à-oreille et sur la générosité. "Chaque euro compte".