Bernard Pivot est mort ce lundi 6 mai 2024, à 89 ans. Journaliste et écrivain, père de la dictée éponyme, il fut l'un des plus illustres promoteurs de la littérature et de la culture à la télévision. En 2021, il a légué les archives de ses émissions, de ses entretiens ou encore de ses articles de presse à l'Imec, près de Caen.
Au lendemain de son 89e anniversaire, Bernard Pivot est mort. Le journaliste et ancien président de l'Académie Goncourt laisse derrière lui une trace indélébile dans le monde de la littérature française. S'il ne fut pas lui-même un écrivain hors pair, il sut sans doute être le plus grand VRP des livres et de la langue de Molière, de par ses émissions télévisées cultes Apostrophes et Bouillon de culture, mais aussi via les Dicos d'Or, championnats d'orthographe à la renommée mondiale.
Ses archives à l'Imec, près de Caen
Regroupée en 24 cartons, l'anthologie de cette très riche vie professionnelle repose désormais à l'Imec (Institut mémoires de l'édition contemporaine). En janvier 2021, Bernard Pivot a décidé de confier ses reliques à l'institut normand situé au cœur de l'Abbaye d'Ardenne.
À l’intérieur de son legs, de nombreuses photos, des articles de presse, des transcriptions d'entretiens, de la correspondance générale avec des éditeurs et des auteurs, ainsi que les textes de préparation de chacune de ses émissions. Tout avait été minutieusement conservé par sa fidèle collaboratrice Anne-Marie Bourgnon.
Bernard Pivot a joué un rôle important dans la vie du livre. C'est pourquoi nous considérons que sa place peut figurer parmi celle des auteurs. Le passage dans ses émissions, qui réunissait entre 3 et 5 millions de téléspectateurs, propulsait la vente des livres le lendemain. Cela ne s'est jamais vu avant et cela ne s'est jamais vu après.
Albert Dichy, directeur littéraire à l'Imec
Parmi les pépites transmises, on trouve notamment sa note d'intention tapée à la machine pour un "Projet pour un magazine d'actualité lié aux livres intitulé Apostrophes et diffusé en direct sur la deuxième chaîne couleur".
Bernard Pivot n'a pas dissimulé les moments les moins élogieux de sa carrière. Ainsi, il a confié aux archivistes les articles de presse relatant notamment des polémiques avec Régis Debray ou Jean-Edern Hallier.
Ces archives, qui prennent encore plus de valeur aujourd'hui après le décès du journaliste, sont consultables par les chercheurs, étudiants, documentaristes, historiens et tous ceux qui en font la demande auprès de l'Imec.