En juillet 2010, à la halte ferroviaire d'Audrieu, Justine, 17 ans, traversait la voie sur un plancher et se faisait happer par le "Paris-Cherbourg". Depuis, sa mère se bat pour faire reconnaître la responsabilité de la SNCF. Le procès en appel se tenait ce mercredi 14 mars 2018.
La plainte "pour homicide involontaire" déposée par la maman de Justine est-elle un coup d'épée dans l'eau ? Sandrine Bossée attendait beaucoup du procès en appel qui se tenait ce 14 Mars 2018, huit ans après les faits et une très longue procédure. "Moi, ma fille, elle n'a pas fait n'importe quoi: elle a traversé sur un passage dit "protégé" et elle est morte", expliquait ce mercredi matin peu avant l'audience la mère de la jeune fille tragiquement disparue en juillet 2010 à la halte d'Audrieu à l'âge de 17 ans.
Reportage de Layla Landry et Thierry Cléon
Intervenants:
- Sandrine Bossée, mère de Justine de La Forge
- Me Gabriel Sibout, avocat de la famille
Quand la plainte déposée par sa mère a été jugée recevable en 2016, par la chambre d'instruction, la SNCF Mobilités (le transporteur) et SNCF Réseau (chargé des infrastructures) ont été renvoyés devant le tribunal correctionnel pour : maladresse, imprudence, inattention et manquement à une obligation de sécurité
Mais en février 2017 (après une audience qui s'est tenue en décembre 2016) SNCF Mobilités a été condamnée à payer 103.000 euros à la famille .
Le tribunal correctionnel a alors jugé la SNCF «responsable» de cet accident sur le plan civil mais l'a relaxée sur le plan pénal.
Une peine qui a été plus clémente que les réquisitions de l'Avocat Général qui avait, lui, demandé une condamnation pénale de SNCF Mobilités, et de SNCF Réseau (ex RFF), en plus d'une amende de 50.000 euros chacun.
Le tribunal de Caen a, par ailleurs, totalement relaxé SNCF Réseau.
Un jugement qui a laissé sans voix la maman de la petite victime. " La S.N.C.F. qui a fait traversé ma fille dans un endroit mal protégé est relaxée? Je ne comprends pas"
Ce mercredi, à Caen, la cour d'appel a épluché minutieusement durant trois longues heures les moindres détails de cette affaire dramatique. L'avocat général a requis une amende de 50 000 € à l'encontre de la SNCF. La justice rendra sa décision le 27 avril prochain.