Dès la mi-octobre, de nombreux commerces et chaînes de télévision ont lancé des produits de Noël. Téléfilms romantiques, décorations ou idées de cadeaux sont déjà à l'honneur. "Ça gâche l'esprit des fêtes" pour certains, quand d'autres adorent : "ça change les idées".
Impossible de passer à côté en allumant sa télévision ou en se baladant devant les vitrines de commerces : les références à Noël sont déjà de sortie... en plein mois d'octobre.
Face à ce phénomène, deux écoles s'opposent : les fans, heureux de se plonger dès maintenant dans l'euphorie de cette période festive. Et ceux qui râlent d'être confrontés à des guirlandes, des sapins et des films de Noël alors qu'Halloween n'a pas encore commencé.
"Bientôt, on évoquera Noël juste après Pâques"
"C'est beaucoup trop tôt. Cela démystifie les fêtes de fin d'année. Bientôt, on évoquera Noël juste après Pâques", déplore Colette Parmentier, lors d'un appel à témoignages sur la page Facebook de France 3 Normandie.
Des propos soutenus par Vir gi, irritée par la programmation de téléfilms de Noël dès le 20 octobre : "C'est du n'importe quoi. En plus, c'est toujours la même rengaine dans chaque feuilleton. Une jeune femme apprend la mort d'un proche dans son village natal et apprend qu'elle en est l'héritière. Elle quitte son travail dans une grande ville pour s'y rendre mais v'la ti pas qu'elle retrouve son ex d'adolescence. Et patati, ils retombent amoureux. Fin".
Mais ces films romantiques de fêtes comme "Recherche fiancée pour Noël", "Un Noël pour te retrouver", "Le bel inconnu de Noël" ou encore "Coup de foudre au marché de Noël" tourné à Rouen, séduisent quelques irréductibles.
"J'ai commencé le 1er octobre avec Netflix et je suis bien contente, affirme Guylaine Magagnosc. Toutes les chaînes ne vous montrent que des horreurs. Y en a marre. Donc pour moi, c'est décidé. Cette année, ça commence le 1er octobre. Et, il y en a plein que je n'ai pas vus. Du coup, une bonne tasse de thé, un plaid et hop".
Éviter que "la féerie de Noël" se perde
Pourtant, selon les spécialistes, être plongé dans l'ambiance des fêtes de fin d'année dès le mois d'octobre ne serait pas un phénomène si nouveau.
"Là, on a l'impression que c'est encore plus tôt, sûrement à cause de la météo qui n'est pas hivernale. Mais c'était pareil les années précédentes. Pour les magasins par exemple, ça s'explique par le fait qu'ils veulent une continuité commerciale entre les vacances d'été, Halloween et Noël, pour rester attractif", détaille Joël Brée, professeur à l'école universitaire de management IAE de Caen et à l'ESCA School of Management de Paris.
Si certains plaident pour des célébrations de Noël seulement à partir de décembre afin que "la féerie de Noël ne se perde pas", comment expliquer que d'autres sont prêts à vivre trois ou quatre mois dans l'ambiance si particulière des fêtes célébrées les 24 et 25 décembre ?
"Un moment nostalgique, festif, régressif"
"On se rend compte dans le discours des gens que, pour eux, Noël est un moment nostalgique, festif, régressif", décrypte Joël Brée. "Ça les ramène à l'enfance et leur permet aussi de s'échapper d'un quotidien pas toujours joyeux dans la conjoncture actuelle".
Une analyse corroborée par les témoignages de plusieurs internautes normands.
Même si j'aime ces téléfilms cucul la praline, à l'eau de rose, ça fait du bien de voir des choses qui se passent et se terminent bien, c'est sympa.
Laetiinternaute normande
Et Arno Viogne de conclure : "ces films sont légers certes mais transposent exactement ce qu'inspirent nos souvenirs insouciants de Noël. L'amour, Noël et cela finit toujours bien. Nous sommes loin des films tristes, de violence et de trahisons. Ça fait du bien ! Et c'est tant mieux. N'en déplaise aux grincheux".