"Nos enfants ne sont pas des moutons : arrêtez de les compter !" Des agriculteurs se mobilisent pour sauver la classe du village

Les parents d'élèves de l'école de Seulline dans le Calvados sont venus manifester leur inquiétude quant à la fermeture d'une classe, alors que la carte scolaire doit être votée ce mardi 2 avril.

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C'était la douche froide la semaine dernière pour les parents d'élèves de cette école située dans la communauté de communes de St-Georges-d'Aunay. Alertés par les syndicats, ils découvrent que la classe de moyenne section est menacée pour la rentrée prochaine, alors que la carte scolaire se dessine. Une fermeture presque actée que les parents d'élèves ne comprennent pas. D'autant plus que, selon Benoît Carruelle présent devant l'école ce mardi matin : "les chiffres d'effectifs utilisés pour la décision de fermeture sont différents de ceux remontés par le maire."

Alors, ils ont décidé de se mobiliser devant l'école, le temps d'une photo symbolique. Un moyen de créer l'évènement avec des slogans empruntés au champ lexical animalier. Des noms bien connus des parents dans ce monde rural.

Il y a une désertification des campagnes, les écoles, c'est tout ce qui nous reste, et on va les fermer ?

Benoît Carruelle, parent d'élève

"Les enfants ne sont pas du bétail"

Avant d'entrer en classe, les enfants de l'école sont montés dans une bétaillère, munis de masques de vaches.

Ce qui inquiète ces parents, c'est le nombre d'élèves par classe : 28 en moyenne selon leurs estimations, si la classe de moyenne section ferme à la rentrée. Ils craignent notamment un sureffectif en petite section, dont le nombre d'élèves n'est pas limité par la loi, alors que les classes de grande section, CP et CE1 ne peuvent plus dépasser les 24 enfants. 

"Des classes, pas des clapiers", affichent les pancartes, alors que les salles de classe, selon eux, n'ont pas une capacité d'accueil extensible. "On a des dortoirs tout-petits" insiste Benoît Carruelle.

Opération "On n'est pas des sardines" prévue à Fontaine-Etoupefour

À Fontaine-Etoupefour dans le Calvados, c'est aussi la surprise et la consternation. La 12e classe de l'école primaire est menacée. D'après Christophe Brel, président du FCPE, "l'école perdrait une dizaine d'élèves à la rentrée, mais avec des effectifs déjà assez élevés, le nombre d'élèves par classe serait en moyenne de 27." Avec, là encore, la crainte d'avoir une petite section très chargée. 

On a l’impression que les écoles du Calvados payent le plus lourd tribut de la Normandie

Christophe Brel, président du FCPE de Fontaine-Etoupefour

Christophe Brel observe avec intérêt les estimations de fermetures et d'ouvertures de classe dans les autres départements normands, et il ne s'explique pas "pourquoi, en Seine-Maritime, il y a moins de fermetures de classe que dans le Calvados. Est-ce que c'est parce qu'on a moins de réseau prioritaire?"

Lui et les autres parents d'élèves espèrent une explication, et comptent pour cela demander une audience à la directrice académique.

En attendant, ils ont choisi l'image des sardines pour se faire entendre.

Jeudi 4 avril, ils accrocheront ces petits poissons devant l'école.

Et vendredi, ils prévoient une action école morte pour soutenir les enseignants en grève ce jour-là contre la carte scolaire.

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