Les magasins de jouets ont le mois de décembre, les fleuristes ont la Saint-Valentin. Pour les boutiques militaria, le gros du chiffre d’affaires est réalisé en juin. Chaque année de grandes commémorations, le business explose. Les habits et accessoires de la Seconde Guerre mondiale s'arrachent. Reportage.
Le Paratrooper, boutique du musée D-Day Experience, a des faux airs de paradis sur terre pour les passionnés de la Seconde Guerre mondiale. Des armes factices, des habits et ustensiles d'époque, des médailles : on y trouve des centaines d'objets ayant trait à l'univers du DDay et de cette période de l'Histoire.
Un business pour passionnés et touristes
Bien plus qu'un simple business local, le marché militaria est vaste, mondialisé. "On expédie dans le monde entier tous les jours, détaille Emmanuel Allain, cofondateur du DDay Expérience. Il y a les passionnés, les collectionneurs, et puis il y a les touristes qui se disent, tiens, je vais me ramener un petit bout d'histoire à la maison". Leurs clients ne sont pas uniquement normands ou français, car avec internet, les commandes viennent de lointain pays comme la Nouvelle-Zélande ou encore le Brésil.
Une boutique militaria raconte la guerre, mais aussi une époque. Ainsi, on peut découvrir sur les étals du magasin de Carentan-les-Marais des objets de divertissements des années 40 : de la raquette de tennis en bois aux jeux de société d'époque, du vieux ballon de football aux livres de chevet des GI's.
Toutes ces reproductions sont précieuses, pour le petit collectionneur local autant que pour les plus grands cinéastes du monde. Pour trouver du matériel d'il y a huit décennies ou des répliques parfaites, rien de mieux que de passer par les vendeurs de boutiques militaria.
On a travaillé avec des grands, avec Spielberg sur Il faut sauver le soldat Ryan et sur la série Band of Brothers, également sur le film de George Clooney, mais aussi pour le théâtre.
Emmanuel Allain, co-fondateur du DDay Experience
Quelques kilomètres plus à l'Ouest, à Arromanches, trône une boutique plus modeste dans laquelle on trouve le même enthousiasme pour ces objets et accoutrements d'époque. Bienvenue à Arromanches Militaria, une boutique ouverte en 2007 par Pascal Hourblin et son associé. Le cofondateur du commerce n'est pas normand. Tellement passionné par le DDay, il en a quitté sa Marne natale pour s'installer dans le Calvados.
Du souvenir abordable à la pépite onéreuse
Il a bien conscience que chaque curieux qui passe le pas de sa porte n'est pas forcément un client. "On fait un peu musée gratuit aussi, les gens rentrent regarde, découvrent. Ce ne sont pas forcément des objets qu'ils ont l'habitude de voir. Ça peut être un achat coup de cœur, car dans l'univers militaria, il y en a pour toutes les bourses.
Pour un casque anglais de 1932, comptez 240 €. Pour un casque US dans le même état, il faut débourser 690 €, et même aligner près de mille euros pour un casque allemand chiné à Bayeux. Comme pour tout autre marché, la loi de l'offre et la demande régissent le business de l'antiquité militaire.