L'association solidarité Calvados, la Cimade, l'asti et l'arcal demandaient qu'un certain nombre de mesures soient prises par l'Etat, le département et Ouistreham en faveur des migrants présents sur cette commune.
Organisation de maraudes, ouverture d'un lieu d'accueil à Caen pour les mineurs non accompagnés, mise en place de solutions d'hebergement d'urgence, création de points d'eau et de latrines à l'extérieur du centre de Ouistreham, dispositif d'accès aux douches...
Ces demandes concrètes et précises sont celles de 4 associations. Elles ont déposé une requête devant le tribunal adminsitratif de Caen le 8 décembre dernier. Elles viennent d'être rejetées par le Tribunal administratif de Caen au motif qu'un certain nombre d'actions avaient déjà été mises en place. "Il a notamment relevé le fait qu’un centre d’accueil a été ouvert par le département à Courseulles-sur-Mer afin d’accueillir les mineurs. Le tribunal a également tenu compte de l’existence de places disponibles dans les lieux d’hébergement ouverts à Caen pour les personnes souhaitant s’inscrire dans une démarche d’asile, ainsi que de l’existence d’un centre d’accueil de jour ouvert à toutes les personnes."
172 migrants dans des conditions précaires
"172 migrants ont été dénombrés le 4 novembre 2017, qui vivent au dehors dans des conditions extrêmement précaires, manquent de tout et ne sont nourris que par la générosité des habitants ; les services de la mairie retirent leurs couvertures et sacs de couchage quotidiennement et les gendarmes les agressent régulièrement ; en dépit des conditions climatiques et des alertes des associations présentes, les autorités ne réagissent pas face à ces conditions de vie indignes." précise l'avocat des associations, Me Cavelier. Le tribunal a estimé que les associations n'avaient pas de preuve. "Il a donc considéré que les associations n’établissaient pas que l’Etat, le département et la commune de Ouistreham auraient, par leur action ou leur inaction, porté atteinte à la dignité des personnes migrantes présentes à Ouistreham."
Référé liberté migrants présents à Ouistreham : ordonnance du tribunal administratif
Lundi, environ 240 personnes, selon les gendarmes, avaient manifesté à Ouistreham pour réclamer au maire LR de la commune, Romain Bail, d'ouvrir un lieu pour les migrants. Selon les organisateurs, ils étaient entre 300 et 400. Une autre manifestation est prévue samedi à Ouistreham, avec les mêmes revendications, à l'appel d'un plus grand nombre d'associations (et de partis comme EELV, FI ou le PCF) que lundi. Samedi dernier des militants avaient annoncé avoir ouvert un squat dans un centre de loisir de Ouistreham mais ils ont été expulsés par les forces de l'ordre dans
la foulée.