Journée internationale des migrants : les associations normandes se mobilisent

À la veille de la Journée internationale des migrants, plusieurs rassemblements ont lieu ce samedi 17 décembre en Normandie. C'est le cas à Cherbourg (Manche) et à Ouistreham où associations et organisations se mobilisent.

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14h au rond-point du Débarquement à Ouistreham, banderoles, pancartes sont de sortie. On peut y entendre de nombreux messages scandés par une trentaine d'associations, d'organisations, de partis politiques et syndicats présents et déterminés, malgré le froid, à défendre les droits des migrants.

Nicolas, bénévole d'une association, nous explique : "ici, les exilés à Ouistreham sont là car ils fuient la guerre au Darfour, ils ont vécu des horreurs. Une connaissance, un ami ou parfois même des membres de leur famille ont été tués sous leurs yeux. Ils ont traversé les pires endroits du monde et ils sont là car ils n'ont pas le choix".

 
Tous dénoncent aussi les conditions de vie désastreuses des migrants :

Ils sont réfugiés dans un bois, ils sont une trentaine et ils ne font pas de vagues. On demande à ce qu'ils aient un toit, de l'électricité, de l'eau potable. Qu'ils aient juste la base des droits humains

Nicolas, bénévole

Un rassemblement où les organisateurs s’insurgent contre «cette situation humainement intenable et indigne», ciblant notamment la politique incarnée, selon eux, par le ministre Gérald Darmanin, et appliquée localement par le maire de Ouistreham, Romain Bail, le président de Région Hervé Morin et le député Christophe Blanchet.


Rassemblement à Cherbourg 

À Cherbourg, c'est l'association Itinérance qui se mobilise. D'abord, un hommage aux 27 migrants qui ont péri en mer le 24 novembre 2021 en tentant de traverser la Manche depuis les plages du Nord, mais surtout, l'organisation dénonce "un mur scandaleux installé en pleine ville". Il s'agit d'une nouvelle clôture de 4 mètres de haut qui est en train d'être installée. Un renforcement pour sécuriser le terminal transmanche du port de Cherbourg qui vient ceinturer sur 3,5 kilomètres la zone d’accès restreint. Elle vient doubler la clôture de 2,80 mètres qui existait déjà.


Ces travaux, qui doivent être achevés pour le mois de mars, sont financés à hauteur de 3,2 millions d’euros par la Border Force britannique. Les autorités portuaires veulent ainsi dissuader les migrants qui tentent de s’introduire dans les remorques des poids lourds en partance pour l’Irlande ou la Grande-Bretagne. Mais l'association réagit : "ces travaux n'empêcheront pas les candidats à la traversée de la Manche. Ils veulent coûte que coûte tenter leur chance. Ces nouvelles clôtures leur feront simplement prendre de plus en plus de risques'.

Depuis le début de l’année, le nombre de ces intrusions est en très forte augmentation : 768 par mois en moyenne, et jusqu’à 964 pour le seul mois d’octobre.

Des migrants blessés

L'association explique que : « des personnes se blessent avec ces barbelés, certains ont le visage lacéré, d'autres se cassent des membres". Ces migrants dont s’occupe Itinérance sont installés sur un squat au Maupas. Ils sont entre 50 et 70, des Afghans qui ont fui le régime des talibans.

Des migrants qui veulent rejoindre l'Angleterre

Les habitants de la "jungle" de Cherbourg attendent de pouvoir se rendre en Angleterre. Les bénévoles expliquent que :

Les migrants sont très jeunes, mineurs pour certains. Rares sont ceux qui font une demande d’asile en France. Beaucoup veulent rejoindre de la famille ou une communauté déjà installées en Angleterre

Un bénévole de l'association Itinérance

Concernant les démarches administratives, Itinérance parle d’« impasse ». « Il n’y a plus de bureau des étrangers à la sous-préfecture. Et comme la plupart des démarches sont dématérialisées, c’est à Caen ou Rouen qu’il faut se rendre »

Un futur projet de loi asile et immigration, attendu au début de l’année prochaine, laisse les nombreuses associations sceptiques. 

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