Pour l'ARS de Normandie, "la vaccination contre le covid c'est tellement facile qu'il faut le faire maintenant"

Après plusieurs semaines de baisse, le taux d'incidence repart à la hausse en Normandie où le variant Delta a fait son apparition. L'Agence Régionale de Santé tire la sonnette d'alarme et enjoint les Normands à se faire vacciner.

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Le dernier point épidémiologique publié par l'Agence Régionale de Santé de Normandie en début de semaine n'avait rien d'enthousiasmant. Et la tendance semble se confirmer. "La situation n'est pas bonne", affirme Thomas Deroche, le directeur de l'ARS, "Pour la première fois depuis de longues semaines, l'incidence est reparti à la hausse." Une hausse de 34% en Normandie, supérieure à l'augmentation enregsitrée au niveau national (31%), et qui concerne trois départements : l'Eure, la Seine-Maritime et, en première ligne, le Calvados avec un bond de 113%.

Le point commun de ces trois départements : ils concentrent la plus forte proportion de jeunes. "L'incidence gagne sur les 10-30 ans. Il y a une vraie corrélation." Autre corrélation, l'apparition du variant Delta (autrefois appelé variant indien) dans la région, un variant qui "prend très rapidement le dessus sur le variant alpha (anglais)." La Normandie a ainsi intégré le cercle peu envié des "quelques régions où la proportion de Delta représente plus de 50% des cas positifs." Dans le Calvados, ce variant représente même 74% des contaminations. Et dans l'Orne, un département où l'incidence est pourtant toujours à la baisse, 61%.

4ème vague : "On sait qu'on va en avoir une si on ne fait rien"

Tout n'est pas sombre pour autant. Si l'augmentation est importante, le taux d'incidence enregistré dans la région reste faible : 19,4 personnes pour 100 000 habitants contre plus de 300 au plus fort de l'épidémie. Le nombre d'hospitalisations continue de baisser en Normandie. "La question n'est pas de savoir si il va y avoir une quatrième vague mais quand elle va arriver", prévient toutefois le Docteur Xavier Humbert, responsable du centre de vaccination de Caen Canada, "On sait qu'on va en avoir une si on ne fait rien et qu'on améliore pas la couverture vaccinale." En l'absence de gestes barrières, le variant Delta c'est six personnes contaminées contre trois pour le variant Alpha.

Pour y faire face, la Normandie part avec une longueur d'avance sur d'autres régions. Avec 53% de sa population ayant reçu une première injection, elle figure sur la troisième marche du podium. Et pour ce qui est des personnes totalement vaccinées, elle est aujourd'hui la cinquième région française (32,7% des Normands).

Mais cette dynamique, observée dès le lancement de la campagne de vaccination en début d'année, tend à s'enrayer. "Aujourd'hui, l'activité des centres de vaccination concerne essentiellement les deuxièmes injections", déplore Thomas Deroche, "Depuis trois semaines, on observe une baisse graduelle du nombre de personnes qui se font injecter pour la première fois."

15% des personnes âgées ne sont pas encore vaccinées

Premier motif d'inquiétude pour les autorités sanitaires, les populations vulnérables. "Il y a encore 15% des personnes âgées qui n'ont pas fait la démarche de la première injection", regrette Marie-Claire Quesnel, Présidente de la Conférence régionale de la santé et de l'autonomie (CRSA) de Normandie, "Ce sont des personnes à haut risques." Et de lancer un appel à la mobilisation générale, aux soignants, aux collectivités mais aussi aux simples citoyens. "Nous devons tous nous mobiliser pour essayer de convaincre, apporter un message de confiance. Nous cotisons pour avoir une assurance maladie de ce niveau. Cette campagne de vaccination, c'est notre bien commun. Elle est imposée par notre projet sociétal et non pas par des tiers."

Autre population vulnérable, les personnes atteintes de comorbidités et de pathologies lourdes. "En Normandie, nous sommes nettement au-dessus des chiffres nationaux toutes pathologies confondues, le taux de vaccination est bien supérieur au taux national", se félicite Yvon Graïc, président de France Assos Santé Normandie. Ainsi 82% des personnes atteintes d'un cancer ont reçu une première injection. Mais "des gens échappent aux circuits de soin" et "le cocooning familial doit être très important". Pour les immuno-déprimés majeurs (greffés) qui ont reçu trois injections, "le vaccin ne suffit pas". Il ne suffit pas s'il ne concerne que le malade. 

Objectif : 80% du personnel soignant vacciné à la fin août

Après plus de six mois de campagne de vaccination, la question de l'obligation imposée aux soignants est aujourd'hui sur la table et fait la une de l'actualité. "L'enjeu, c'est que les soignants soient en bonne santé pour assurer leurs fonctions si essentielles à la vie de la nation mais aussi qu'ils ne soient pas transmetteurs de la maladie", rappelle le directeur de l'ARS.

Là encore, la Normandie figure parmi les bons élèves : elle est la deuxième région française où les soignants sont les plus vaccinés : 71,9% de primo injection et 50,1% de vaccination complète. "Mais il faut aller plus loin, ce n'est pas assez." L'Agence Régionale de Santé s'est fixée comme objectif d'atteindre les 80% à la fin août. "C'est à nous de rassurer nos collègues", plaide le docteur Xavier Humbert. 

"C'est maintenant que tout se joue"

Cet appel à la vaccination ne concerne pas uniquement les personnes vulnérables et les soignants. "C'est maintenant que tout se joue", affirme Thomas Deroche, "A la rentrée, on aura déjà pris huit semaines de remontée de l'épidémie." A destination des jeunes, le docteur Thomas Humbert invoque ainsi six raisons : "récupérer une vie comme avant; les formes très graves existent quand même chez les jeunes; se faire vacciner c'est ne plus s'isoler quand on est cas contact; la vaccination est un geste sûr aujourd'hui, il y a peu d'effets indésirables comparés à d'autres vaccins ; les jeunes, comme le reste de la population, sont sources de covid et l'immunité collective c'est protéger les autres.

Du Pfizer bientôt en pharmacie

Et le directeur de l'Agence Régionale de Santé de mettre en avant les facilités d'accès à la vaccination : les  premières et deuxièmes injections qui peuvent se faire dans des lieux différents, des horaires élargis ou en soirée tout comme des plages sans rendez-vous dans les centres de vaccination, des opérations menées dans les gares ou les centres commerciaux avec des équipes mobiles et prochainement sur des sites touristiques comme Giverny, Center parc et Etretat. "Les vacances ne peuvent pas être un obstacle. La vaccination c'est maintenant et c'est facile", martèle Thomas Deroche, qui annonce également que "les médecins de ville, les infirmiers et les pharmaciens pourront faire de la vaccination Pfizer très rapidement.

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