A Villers-Bocage, dans le Calvados, ce mercredi est jour de marché. Avant les annonces d'Emmanuel Macron, attendues ce soir, les habitants se montrent plutôt résignés en attendant les nouvelles mesures de restrictions sanitaires.
Le ciel est lourd, l'air est glaçant. Sur le marché de Villers Bocage, le climat n'est pas des plus réjouissants.
C'est particulier quand même parce que les gens ne savent pas à quoi s'attendre. On attend les annonces de ce soir et c'est vrai que les gens sont résignés
Dans le bourg, la vie suit encore son cours presque comme si de rien n'était. Mais il se trame quelque chose. Sinon, pourquoi les chrysanthèmes de la Toussaint seraient-elles bradées ? "J'ai mis tout à 50 % " explique Juliette Louvet, fleuriste, "pour éviter de perdre toute ma marchandise de Toussaint et les fleurs coupées. Parce que la dernière fois on a été pris de court, on n'a pas eu le temps de réagir, là j'espère avoir réagi à temps".
Ce matin dans la commune, le spectre d'un reconfinement hante tous les esprits "On sait pas trop, c'est ça le problème" admet le marchand de marrons grillés. Arrêt des marchés ambulants ou pas, nul ne sait tout à fait à quoi s'en tenir. En fin de marché, on se dit bien "à la semaine prochaine" mais sans trop y croire.
L'annonce d'Emmanuel Macron à 20 heures ce soir
Le président de la République doit décider et annoncer mercredi aux Français de nouvelles restrictions qui pourraient aller jusqu'au reconfinement du pays, toutefois moins strict qu'au printemps.Deux semaines après avoir annoncé le couvre-feu pour 46 millions de Français, Emmanuel Macron est contraint de réduire encore la voilure, face à une "hausse exponentielle, dans une majeure partie de l'Europe, de l'épidémie", selon les termes
mardi soir du porte-parole du gouvernement Gabriel Attal.
Les décisions doivent être prises au conseil de défense, le second en deux jours, qui s'est réuni mercredi matin avant le conseil des ministres. Conjectures et rumeurs vont ensuite filer jusqu'aux annonces du chef de l'Etat à 20 heures à la
télévision.
"Tout peut bouger jusqu'au dernier moment", a prévenu un conseiller ministériel.
Au printemps, la population avait été confinée pendant 55 jours, du 17 mars au 11 mai, avec sévère restriction des déplacements et fermeture des établissements scolaires, des commerces non essentiels et des frontières.
"Le sentiment qu'on a, c'est que ça va durer quelques semaines et que le gouvernement essaie de trouver les moyens de préserver les écoles, les services publics" et "de maintenir un semblant de vie économique pour éviter une catastrophe", a résumé François Baroin, président de l'Association des maires de France.