Un durcissement des mesures de lutte contre l'épidémie devrait être annoncé à l'issue des conseils de défense qui se tiennent à l'Elysée mardi et mercredi. La situation est jugée critique. En Normandie, "un niveau très élevé de circulation virale est observé dans la Seine-Maritime et le Calvados."
Comment juguler l'épidémie alors que la circulation du virus semble échapper à tout contrôle ? C'est le dilemme auquel sont confrontées les autorités. Lors de son dernier point de situation le 23 octobre, l'Agence Régionale de Santé de Normandie insistait sur la déterioration de la situation. Dans le Calvados et la Seine-Maritime, le taux d'incidence, c'est à dire le nombre de cas pour 100 000 habitants, s'établissait à 234 et à 256, soit bien au-delà du seuil d'alerte fixé à 150. Le couvre-feu instauré dans ces deux départements semble être sans effet...
#COVID19
— ARS Normandie (@ars_normandie) October 23, 2020
Point de situation au 23/10
?L’ensemble des départements est concerné par la progression rapide de l’épidémie.
?Les hospitalisations augmentent fortement : L’ARS Normandie a demandé une déprogrammation de 30% de l'activité hospitalière.https://t.co/HcGAYfP0EJ pic.twitter.com/Kh6zajsiJj
La Covid-19 se propage aussi dans les secteurs jusqu'ici plutôt épargnés. "Une nette augmentation du nombre de cas" est par exemple constatée dans la Manche et dans l'Orne. Le virus est aussi entré dans de nombreux établissements destinés aux personnes âgées. L'ARS précisait que soixante-dix EHPAD ont déclaré au moins un cas positif, dont vingt-six dans le Calvados et vingt-trois en Seine-Maritime.
#Coronavirus : Le nombre de cas explose dans les maisons de retraite du #Calvados et de l'#Orne
— France Bleu Normandie (Calvados, Orne) (@fbleubnormandie) October 27, 2020
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L'hypothèse d'un reconfinement n'est plus taboue.
"On avait prévu qu'il y aurait cette deuxième vague mais nous sommes nous-même surpris par la brutalité de ce qui est en train de se passer depuis dix jours", a souligné, Jean-François Delfraissy, interrogé sur RTL. Le nombre réel de contaminations tournerait selon lui "autour de 100.000 cas par jour". Le président du Conseil scientifique, l'instance qui guide le gouvernement dans ses choix, juge la situation "critique".
"Deux hypothèses" sont à l'étude. La première est "d'aller vers un couvre-feu plus massif, à la fois dans ses horaires, dans son étendue au niveau du territoire national, et qui puisse également être mis en place le weekend". Si cela ne suffit pas, un confinement pourrait ensuite être envisagé.
La deuxième hypothèse est "d'aller directement vers un confinement", mais "moins dur" et moins long que celui de mars à mai. Il "permettrait probablement de conserver une activité scolaire et un certain nombre d'activités économiques", avec un recours accru au télétravail.
Le gouvernement a pour objectif est d'infléchir la courbe de l'épidémie alors que les hôpitaux sont partout sous tension. Le 23 octobre, l'ARS de Normandie indiquait que 32% des lits de réanimation sont occupés par des patients atteints de la Covid-19. Les établissements hospitaliers ont été invités à déprogrammer 30 % de leur activité "afin d’armer en matériel et personnel quarante lits supplémentaires de réanimation d’ici deux semaines". L'ARS s'attend à "un afflux" de patients dans les jours qui viennent.