À Grandcamp-Maisy (Calvados), le trait de côte recule de plusieurs mètres chaque année. L’érosion a mis au jour une décharge datant de l’après-guerre qui risque de polluer le rivage.
Une décharge datant de l'après-guerre est peu à peu mise au jour avec l'érosion de la falaise. À Grandcamp-Maisy, dans le Calvados, c'est la surprise sur laquelle sont tombés les habitants et les élus. Une trouvaille dont tous se seraient bien passés.
Une décharge datant de l'après-guerre
Le maire explique que c'est le Cerema (Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement ) et la DDTM (Direction départementale des territoires et de la mer) qui après plusieurs recherches ont confirmé qu'il s'agissait bien d'une décharge : "Ce sont des déchets polluants. Des résidus plastiques ont été dévoilés et nous soupçonnons la présence de détritus datant de l'après-guerre comme du matériel militaire", précise Eric Poissonnière, maire de Grandcamp-Maisy.
Des déchets qui se trouvent au bord de l'eau et forcément le recul du trait de côte dont souffre la commune n'est d'autant pas rassurant : "On a une grande question qui nous taraude : comment empêcher ce largage de déchets polluants vers la mer ? Parce que c'est ce qui risque fortement de se passer", lance Eric Poissonnière.
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Des études menées fin 2023 montrent un recul net de la ligne de côte à l'est de la commune. Les vagues frappent la falaise et creusent au pied de celle-ci, provoquant des éboulements à répétition.
Une décharge qui permettra une protection de la zone ?
Dans le secteur, en plus de cette décharge, quatre maisons sont menacées par l'érosion des côtes : "Une étude a été menée par la préfecture du Calvados pour connaître les risques à 30 et 100 ans. Il s'avère que ces habitations vont se retrouver les pieds dans l'eau dans une trentaine d'années et elles risquent bien pire après", précise le maire.
"Au début du XXᵉ siècle, des ingénieurs ont créé un réseau d’épis de bois qui permet la constitution naturelle d'une digue de galets et ralentit l'érosion. Ça a marché et ça protège certaines maisons à l'Est de la plage. Pourquoi ne pas le retenter ?", s'interroge Eric Poissonnière. L'élu déplore que les communes soient de plus en plus en perte de leurs compétences sur le domaine maritime.
Mais ce dernier espère que la découverte de cette décharge va accélérer la protection de la zone concernée : "On a alerté l'État, le dossier est sur le bureau du ministère. Là, on parle de déchets qui peuvent avoir une réelle conséquence sur l'environnement. Pour éviter l'écroulement de la décharge et les conséquences sur les maisons concernées, il faudrait créer un édifice qui ralentirait le phénomène. Ce serait une solution temporaire. On souhaite que la DDTM nous donne son feu vert", précise Eric Poissonnière.
Le Cerema a fait un inventaire des décharges présentes à moins d’1,5 km du littoral. Trente-neuf ont été répertoriés dans le Calvados. Fin mars 2023, à Grandcamp-Maisy, une casemate datant de la Seconde Guerre mondiale a été emportée par un éboulement dû à l'érosion. À l'endroit où le bunker s'est écroulé, la falaise a reculé de quatre à cinq mètres depuis 2018.
