À 18 ans, Charline Pouillet a quitté sa province, bien décidée à conquérir le Mont Blanc. Parfaite amatrice en alpinisme, elle s'est lancée à l'assaut de l'un des plus hauts sommets d'Europe pour aider son père, atteint de la maladie d'Huntington.
"Je suis partie sur un coup de tête ! L'année dernière, j'avais passé des vacances à la montagne et j'avais adoré. En rentrant, j'ai dit à un ami de mon père qui avait déjà gravi le Mont Blanc que je voulais le faire aussi, malgré mon inexpérience !", explique-t-elle.
L'idée émerge dans son esprit en août 2017. Le temps s’écoule, le projet mûrit. Cette ascension, elle veut désormais la faire "pour la bonne cause".
L’étudiante de prépa ECS (Économique et Commerciale, option Scientifique) au lycée Malherbe de Caen trouve vite "la bonne cause". Elle marchera jusqu’au sommet du Mont Blanc, à 4 809 mètres, pour son père, atteint de la maladie de Huntington.
"J’ai beaucoup souffert"
Dans les quinze premières minutes du deuxième jour d’ascension, chaque pas dans la neige constitue un défi à part entière : "La deuxième journée, c'était vraiment atroce car je n'étais pas prête physiquement. J'ai beaucoup souffert au début, je n'arrivais pas à trouver ma respiration et mes jambes étaient lourdes de la veille", raconte-t-elle maintenant en riant.Si Charline Pouillet conte aujourd’hui son histoire avec un sourire perceptible à travers le téléphone, c’est parce que le 7 août 2018, à 7 heures 30 du matin et après 4 heures de souffrance, elle contemplait la France depuis son plus haut sommet.
Au terme d’efforts physiques et mentaux, elle a relevé tous ses défis : parvenir au sommet du Mont Blanc, alerter et informer sur la maladie de Huntington et lever des fonds pour aider son père et l’association Huntington France.
"Je vais séparer l'argent en deux. Une partie sera reversée à l'association, l'autre partie à mon père car il aura besoin d'aménagements liés à sa perte d'autonomie progressive", détaille Charline. Elle a récolté environ 4 600 euros.
Renouveler l’expérience
Aujourd’hui, la vie, comme Charline, va reprendre son cours. La jeune femme prépare cette année les concours pour accéder aux écoles de commerce."Je me sens un peu vide maintenant. Tout est fini, j’ai l’impression qu’il ne se passe plus rien. En tout cas, cela me donne envie de refaire d’autres expériences du même genre. Les écoles de commerce sont des lieux propices à la création d’association pour financer de tels projets !", s’enjoue-t-elle comme si elle était déjà admise dans l’école de Toulouse (Haute-Garonne), celle qu’elle désire plus que les autres.
Et si la maladie d’Huntington ne passionne pas les étudiants toulousains, elle créera tout de même une association, "pour des bonnes causes".