On connaît déjà la Vélofrancette qui relie Caen à la Rochelle, ou la Véloscénie entre Paris et le Mont-Saint-Michel. Mais les Dérailleurs du Calvados veulent faciliter la pratique du vélo dans la vie quotidienne. Ils préconisent pour cela un Réseau Express Vélo de 540 kilomètres, connectant des villes du Calvados à Caen. Le projet doit être présenté aux élus mi-juin.
Les adeptes de la petite reine se prennent à rêver du REV. Un Réseau Express Vélo devrait permettre de se déplacer à bicyclette pour se rendre sur son lieu de travail ou faire des courses. Et pas seulement au sein de l'agglomération caennaise. Les Dérailleurs voient grand avec des pistes cyclables de qualité qui relient Courseulles-sur-Mer et Falaise distantes de 60 km, Bayeux et Saint-Pierre-sur-Dives ou encore Aunay-sur-Odon et Dives-sur-Mer.
Toutefois, pour Francescu Garoby, représentant des Dérailleurs, "la carte et le tracé des futures pistes cyclables ne sont que la partie émergée de l'iceberg. Ce qui compte vraiment, c'est le cahier des charges qui précise la qualité des infrastructures".
Une inspiration tirée des autoroutes et des pays du Nord
Il insiste notamment sur la largeur de la piste qui doit être bi-directionnelle. "4 mètres de large c'est l'idéal. Sans oublier la qualité du bitume, les couleurs différentes comme pour les lignes de bus ou de tram. Autre élément structurant: la signalétique à l'extérieur comme à l'intérieur du réseau afin de savoir exactement quelle direction prendre." L'inspiration se réclame de celle des autoroutes pour harmoniser l'ensemble.
Quant aux Pays-Bas, souvent cités pour exemple quand il s'agit de déplacements à bicyclette, un petit retour arrière permet d'y voir plus clair. Pour Francescu Garoby " les Néerlandais se sont lancés dès les années 70 quand la voiture était reine. Ils ont tâtonné et ont trouvé en 50 ans des solutions, alors allons-y directement !".
Quand on nous dit "ici c'est pas les Pays-Bas!" , l'argument ne tient pas puisque la voiture était prioritaire dans les années 70. Ils ont été capables d'évoluer.
F Garoby, association les Dérailleurs Calvados
D'autres projets français inspirent les membres de l'association, comme Chronovélo à Grenoble ou le Vélopolitain en région parisienne.
100 millions d'euros : trop cher... ou pas?
"On attend des élus qu'ils s'engagent sur le calendrier, les tracés et le budget" affirme Francescu Garoby. "On sait qu'en moyenne, 1 km de piste cyclable coûte 400 000 euros. On a donc estimé globalement les dépenses à 100 ou 150 millions d'euros. On s'attend à ce que cette somme fasse tousser les élus. Mais quand on sait que pour 8,5 kilomètres de contournement du périphérique caennais, 120 millions d'euros ont été déboursés, ça permet de relativiser."
Pour le représentant de l'association, augmenter la place du vélo dans les moyens de déplacement n'est pas une option mais une obligation : "l'Etat a fixé un objectif à 9% de part modale du vélo dans les déplacements d'ici 2030. On est à 4% en 2023. L'objectif sera donc impossible à atteindre si les aménagements se font sans une vision globale".
Le projet devrait être présenté aux élus des communautés de communes concernées autour du 19 juin.