Qui ne connaît pas Guy Degrenne, le leader français des arts de la table. Et bien sachez que l'usine de Vire (Calvados) fabrique aussi des objets en inox pour l'industrie et les professionnels, diversification oblige.
Bien sûr, vous vous souvenez tous de cette publicité des années 80, qui mettait en scène le jeune Guy Degrenne, fustigé par le directeur de son école à cause de ses piètres résultats scolaires.
Le garçon préfère dessiner des fourchettes, des plats, des couteaux.... "Ça n'est pas comme ça que vous réussirez dans la vie, Monsieur Guy Degrenne !", assène le proviseur. La phrase est restée. Et ce coup de génie publicitaire a fait exploser la notoriété de Guy Degrenne, industriel né en 1925 à Tinchebray, dans l'Orne (et décédé en 2006).
En réalité, Guy Degrenne n'était pas un cancre. Il était même diplômé d'une grande école de commerce à Paris.
Il a repris en 1948 la forge de son père à Sourdeval, dans la Manche, un terroir historiquement attaché au travail du métal et à la coutellerie.
Guy Degrenne a rencontré le succès en lançant des couverts en acier inoxydable. Des produits qu'il a démocratisés.
Au début des années 60, il a démarré une activité de platerie (fabrique de plats), et s'est lancé dans les couverts haut de gamme.
En 1967, il a ouvert une nouvelle usine à Vire (Calvados), toujours dans la « Vallée des alliages ». Elle employait alors 600 salariés.
Guy Degrenne a revendu son entreprise en 1987 à la holding "Table de France", et la marque, qui fait désormais partie du patrimoine français, s'est ouvert à tous les arts de la table.
Le groupe a acheté une autre usine pour la porcelaine à Limoges, une usine en Thaïlande et une usine en Hongrie.
Une nouvelle ère s'ouvre pour l'usine de Vire
Le groupe compte aujourd'hui quatre usine. Et Vire a conservé la spécialité de l'inox.Mais la production s'est largement diversifiée. Elle est aujourd'hui tournée aux trois-quarts vers des objets destinés à l'industrie (par exemple des pompes, des stérilisateurs) et aux professionnels (un gros contrat vient d'être signé avec Air France).
Il a fallu s'adapter à la nouvelle donne, à savoir le déclin du marché des arts de la table au début des années 2000.
De gros investissements ont été réalisés par le groupe ces dernières années pour développer des nouvelles gammes de produits destinés à des marchés porteurs. L'entreprise souhaite maintenant retrouver des marges bénéficiaires grâce à ces nouveaux marchés.
L'horizon s'éclaircit. Un nouvel actionnaire vient d'arriver dans le capital. L'industriel français, Philippe Spruch, est devenu le principal actionnaire de Guy-Degrenne en investissant 20 millions d'euros.
L'usine, qui emploie 420 salariés, tourne à plein régime depuis trois mois.
Reportage de Hélène Jacques
Intervenant :
Stéphane Zanchet, Directeur Industriel Guy Degrenne et Charly Herbert, Responsable bureau d'étude