Des fouilles archéologiques menées depuis février ont permis de mettre au jour les vestiges d’une villa gallo-romaine occupée du Ier au IIIème siècle. Elles permettent aussi de mieux comprendre le mode de vie de l’époque. Un deuxième site a également été découvert.
Depuis plusieurs mois, la zone d'activité de la Papillonnière est un vaste chantier… transformé en site de fouilles par les archéologues de l’Inrap (Institut national de recherches archéologiques préventives).
Là où doit bientôt s’élever de nouveaux commerces se tenait il y a presque deux-mille ans une vaste villa gallo-romaine. Elle s’étend sur plus de 10 hectares et sa taille témoigne de la richesse de ses propriétaires d’alors. Pour le moment, les archéologues ont surtout exploré la partie agricole du site et ont découvert des granges mais aussi des lieux de stockage pour les récoltes. « Une villa, c’est un lieu de villégiature mais aussi un lieu de production agricole. On y élevait des vaches et des cochons par exemple » explique Gérard Guillier, l’archéologue en charge du site.
Une image de la vie quotidienne
« Nous avons trouvé quelques fermes gauloises qui sont comparables à de villas romaines et l’on pense de plus en plus qu’il y a plusieurs influences dans cette architecture » précise-t-il. Car ces villas gallo-romaines, comme leur nom l’indique, sont un mélange d’architecture gauloise et romaine. Et cette découverte permet d’en apprendre un peu plus sur le mode de vie de l’époque. « Nous allons essayer à partir de différentes analyses de comprendre à quoi ressemblait le territoire à l’époque. Je pense qu’il y avait moins de bocage mais il faut imaginer des prés pour les vaches, quelques forêts et beaucoup de cultures » ajoute Gérard Guillier.
Des céramiques, une bouteille en verre ou encore des fosses (ou dépotoirs) sont autant d’indices des habitudes des habitants des lieux : « ça nous donne une image de la vie quotidienne : on trouve beaucoup d’éléments importés comme de la céramique, de la verrerie, des meules en basalte. En fait, cela nous donne une idée du commerce qui pouvait se produire dans la région » avance l’archéologue.
Retrouvez le reportage de Stéphanie Potay et Cyril Duponchel :
Avec les interviews de :
- Gérard Guillier, archéologue en charge du chantier
- Stéphanie Dervin, archéologue Inrap
Un deuxième site découvert
Un deuxième site a été repéré par les archéologues, plus à l’Ouest du premier et surtout plus récent. Les vestiges datent du Moyen-Âge (entre le VIIème siècle et le Xème siècle). Les archéologues doivent encore explorer cette partie du chantier et poursuivront donc leur fouille dans les prochaines semaines.
A l’occasion des journées nationales de l’archéologie (les 15, 16 et 17 juin), le site archéologique de la Papillonnière sera ouvert au public le 17 juin de 10h à 18h. La visite est bien sûr gratuite mais surtout commentée par un archéologue.