Covid, confinement, isolement et maintenant terrorisme...la période est très anxiogène pour la plupart d'entre nous et chacun tente d'y faire face à sa façon. Un psychologue caennais positif nous livre quelques clés pour résister.
On a beau être de nature optimiste et joviale, cette année 2020 sera ressentie par bon nombre d'entre nous comme une Annus Horribilis pour reprendre l'expression de la reine Elisabeth II.
Une épidémie mondiale, un confinement des populations, des difficultés économiques, et la crainte chaque jour de subir d'épouvantables actes de violence et de terrorisme.
Ce nouveau confinement et cette reprise inquiétante de l'épidémie nous plonge dans les affres de l'anxiété, de la peur et du pessimisme.
Le psychologue clinicien et psychothérapeuthe Didier Pleux, originaire de Caen, nous a livré quelques conseils pour affronter ces temps difficiles, lors de son entretien par skype avec un journaliste de la rédaction.
Didier Pleux a écrit une vingtaine de livres, et enseigné à l'Université populaire de Caen.
Est ce normal d'aller mal en ce moment ?
Oui ! C'est la première acceptation. Le contexte est difficile, donc ça me parait peu réaliste de dire "je vais garder le moral". Le moral est en berne, mais je suis positif et comme le philosophe Nietzsche, je pense que tout ce qui ne tue pas l'homme le rend plus fort. Il ya des façons de se rendre plus résilient dans cette période.
Premier conseil : ne pas générer de double peine.
On peut parler du Covid avec ses enfants, en incluant le virus dans un jeu. Mettre en scène le masque pour contrer les attaques du covid.
Avec les gens anxieux, il faut dédramatiser, leur faire comprendre que ce n'est pas la peste, qu'il y aura sans doute un vaccin bientôt. Eviter bien sûr de passer son temps sur les chaînes d'information en continu.
Il faut aussi lutter contre cette pensée que la situation est injuste. C'est une réalité.
J'ai écrit des livres sur les intolérances à la frustration, c'est peut-être le moment de relever notre seuil de tolérance à la frustration.
Que peut-on faire pour aller mieux ?
Il faut profiter de ce temps pour faire autre chose. C'est un épisode de vie très dur, mais c'est comme ça. Au lieu de se lamenter, je peux en profiter pour retrouver une certaine créativité, travailler au jardin si j'en a un, bricoler, écouter de la musique, lire, entreprendre de nouvelles activités.
C'est aussi l'occasion de penser aux autres.
Pendant le premier confinement, j'étais ravi de voir que beaucoup de parents ont fait plus d'éducation, de partage avec leurs enfants. Ils reprenaient un peu les rênes de la vie familiale.
C'est paradoxal, mais l'isolement permet aussi de communiquer grâce aux réseaux sociaux ou aux réseaux d'entraide.
On nous dit d'avoir moins de relations sociales pour se protéger de la maladie, mais on peut en créer aussi parce que la situation génère plus d'empathie chez l'être humain.
Je ne suis pas tout seul.
C'est peut-être une façon de nous arrêter dans notre histoire de matérialisme, d'immédiateté et d'individualisme trop fort.