Le confinement, ou la distance imposée, ont parfois mis votre couple à rude épreuve. Cette situation fût aussi l'occasion de se poser des questions, et parfois de prendre des décisions pour sa vie. Jolies retrouvailles avec l'être aimé, ou rupture annoncée, c'est selon...
A chacun son virus
Quand le confinement fût décidé le 16 mars, Rosalie n'a pas imaginé que sa vie en sortirait bouleversée. A 50 ans et 25 ans de travail assidu dans une agence de communication, cette pause imposée dans une vie cadensée lui a semblé salutaire. Enfin elle pourrait profiter de sa grande fille, ranger sa maison et lire tous les livres qui s'empilent au pied de son lit.Marc, son compagnon depuis un an, vit à 3 kilomètres de chez elle avec ses enfants. Une distance raisonnable pour envisager quelques escapades...
Mais le virus s'était déjà insinué dans les esprits de chacun.
Rosalie a très vite pris au sérieux la nécessité de respecter cette distanciation sociale, alors que Marc n'envisageait pas d'être coupé de sa compagne ou de ses amis.
Rapidement, le virus a été l'occasion d'exprimer des points de vue opposés.
Son compagnon passait voir ses amis dans le quartier, prenait des apéros ou défiait la police en quittant la ville pour rejoindre le bord de mer. Une attitude que Rosalie jugeait désinvolte et égoïste.Je me faisais la chanteresse d'un effort collectif à accomplir, Marc parlait liberté et satisfaction de ses besoins !
Rosalie
Rosalie devenait alors la proie d'un sentiment d'insécurité et repoussait sans cesse leurs rendez-vous, alors que Marc se sentait tout simplement rejeté.
Elle dénombrait alors en silence le nombre de personnes rencontrées par son ami, multipliant le risque potentiel d'une contamination.Au téléphone, il me racontait joyeusement ses diverses activités, ce qui avait le don de m'agacer, moi qui était anxieuse à la simple idée de faire des courses !
Rosalie
L'hyponcondrie pointait son nez, mais Rosalie ne pouvait pas en parler sous peine de creuser davantage la distance entre eux.
A quelques jours du déconfinement, elle lui déposa un bouquet de muguet devant sa porte, il lui apporta en retour une rose rouge.
Peine perdue. Ces quelques semaines séparées l'un de l'autre avaient mis au jour leurs différences de tempérament, et la faiblesse de leurs engagements.
Marc ne pardonna pas à Rosalie de l'avoir éconduit tout ce temps.
Et Rosalie compris qu'elle aurait été plus aventurière si ses sentiments lui avaient dicté une autre conduite.
Quand un virus aide à l'éclosion de l'amour !
L'amour balbutiant est souvent plus courageux.Aurélien venait tout juste de débuter sa relation amoureuse avec Valentina quand le confinement a été décrété. Les deux jeunes gens avaient passé leur premier week-end ensemble le 8 mars, à Clichy la Garenne où vit Valentina.
Aurélien, normand de 37 ans exilé à Lyon pour son travail n'avait donc pas prévu de revenir si vite en région parisienne.
Les deux amoureux sont enseignants chercheurs en géographie, et se connaissent depuis des années dans un cadre amical et professionnel.
Quand le confinement se profile, Valentina propose donc à Aurélien de le passer avec elle.
Le lendemain de son arrivée le jeune homme tombe malade, et le médecin suppute un covid-19."Le confinement a précipité les choses. On avait pas envisagé de se revoir si vite. Mais finalement on a pas réfléchi, c'était une évidence de se retrouver"
Aurélien
Voici donc ce tout jeune couple confiné et en quatorzaine dans 25 m2, à partager une première épreuve. Epreuve qui passées les affres de la fièvre, s'est révélée un enchantement.
Nous n'avons évidemment pas respecté les gestes barrières...dans un petit appartement, c'est de toutes façons compliqué !
Pour avoir déjà passé beaucoup de temps ensemble dans un cadre professionnel, le couple d'amoureux ne se découvre pas, mais conforte son attirance.
On se connait depuis longtemps, on a déjà passé ces étapes ! Là c'est la confirmation qu'on a plein de choses à partager. On est un jeune couple qui démarre, et en même temps on se connait bien.
Aurélien
Tous deux en télétravail, le déconfinement ressemble étrangement au confinement pour les deux amoureux, qui prolongent l'état de grâce...