Une consultation publique a été organisée du 10 juillet au 12 septembre sur le projet d'avis de l'ASN sur l'EPR. Plus de 13 000 commentaires ont été enregistrés. Le gendarme du nucléaire doit rendre son avis définitif à la fin de l'année.
La cuve défectueuse du réacteur EPR de Flamanville (Manche) a fait l'objet de 13.833 commentaires lors d'une consultation publique, a annoncé ce mercredi l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN). "On a des commentaires - un petit nombre - où les gens posent des questions sur les alliages, des questions techniques, ça peut donner lieu à des compléments d'informations ciblés", a précisé Eric Zelnio responsable "réacteurs" de l'antenne normande de l'ASN, lors d'une conférence de presse à Caen.
Cette consultation, qui a eu lieu du 10 juillet au 12 septembre, portait sur le "projet d'avis" du gendarme du nucléaire sur cette pièce majeure de l'EPR, sur laquelle des anomalies ont été annoncées en 2015, a ajouté Hélène Héron, cheffe de cette antenne. Dans ce projet d'avis publié le 28 juin, l'ASN valide la cuve à condition qu'EDF, maître d'oeuvre du chantier, change son couvercle d'ici à 2024. Le réacteur de 3e génération doit démarrer officiellement fin 2018 puis être raccordé au réseau au deuxième trimestre 2019.
L'avis définitif de l'ASN doit être rendu "d'ici à la fin 2017", a précisé mercredi Mme Héron. "On avait annoncé octobre" mais "les retours de la consultation ont été peut-être plus nombreux que ce qui avait été envisagé", a-t-elle ajouté. "L'avis définitif de l'ASN sur les calottes de la cuve sera rendu courant octobre", a de son côté confirmé la direction de l'Autorité à Paris.
Le gendarme du nucléaire publiera alors "une note de synthèse expliquant la teneur de ce qu'elle a retiré des différentes consultations aussi bien du public que du conseil supérieur de la prévention des risques technologiques (CSPRT)", a poursuivi Mme Héron.
Selon un communiqué de l'association Robin des bois diffusé mercredi, une proposition de reporter à 2031 au lieu de 2024 le changement du couvercle de la cuve a été repoussée mardi lors d'une réunion du CSPRT, de l'ASN et des industriels. Vendredi, le directeur exécutif d'EDF Xavier Ursat avait assuré que l'industriel travaillait à des propositions "de nature à permettre de revenir sur sa décision de remplacement du couvercle".
"Actuellement on n'a pas énormément de connaissances précises sur des propositions fermes d'EDF", a toutefois indiqué mercredi M. Zelnio, "il est bien trop tôt pour dire quelle qualité et quelle confiance on peut accorder à ces propositions supplémentaires".
Depuis son lancement en 2007, ce chantier, qu'EDF présente toujours comme une vitrine pour vendre des EPR à l'étranger, a connu de nombreux déboires. Son coût a plus que triplé, à 10,5 milliards d'euros. Il devait initialement démarrer en 2012.