En raison de la crise sanitaire, de nombreux établissements pour personnes handicapées ont fermé leurs portes et les résidents ont réintégré le domicile familial. Dans l'Orne, une centaine de mineurs sont désormais accompagnés par leurs familles.
De nombreux établissements pour personnes handicapées ont fermé leurs portes et les résidents ont réintégré le domicile familial. Dans l'Orne, c'est le cas pour trois Instituts Médico Educatifs (IME). Une centaine de mineurs handicapés sont désormais accompagnés par leurs familles. Une situation qui pourrait s'avérer complexe sur le long terme.
Depuis une semaine Mathis, 15 ans, est confiné à la maison. Un changement majeur pour cet adolescent handicapé qui généralement passe toutes ses journées à l'Institut Médico Educatif "La passerelle" à Alençon. Pour Fabienne Brun, sa maman, cette nouvelle d'organisation est loin d'être simple : "le faire jouer dans le jardin c'est pas simple. A l'IME il y a le collectif, il y a les éducateurs, les activités, le self. Il est mieux pris en charge"
En tant que cadre de santé à l'hôpital de Mamers, mobilisée contre le Covid 19, elle fait partie des familles qui bénéficient d'une aide médico psychologique à la maison. Pour cela, l'ADAPEI (Association départementale de parents et d'amis des personnes handicapées mentales ) a réorganisé ses services. 124 salariés peuvent être appelés à intervenir sur tout le département. Malgré cette nouvelle organisation, de nombreuses familles doivent malfré tout se débrouiller seules.
Ce sentiment est partagé par Thierry Matthieu, le président de l'ADAPEI. Selon lui, la vie des personnes handicapées est faite de repères, de rituels qui doivent être respectés au mieux.Si la crise sanitaire dure, ça peut devenir compliqué car les familles ont besoin d'un temps de repis, de souffler, de se ressourcer
Fabienne Brun
On a des gens qui ont des troubles du comportement, d'autres frappés du syndrome du spectre autistique pour qui le moindre boulversement devient un véritable problème. Ce qu'il y a à craindre dans la situation actuelle, si le confinement se poursuit, c'est des phénomènes de décompensation, que leur équilibre psychique soit rompu
Thierry Matthieu
Un équilibre fragile qui pourrait pousser l'ADAPEI a réouvrir certaines de ses structures. Mais toute personne entrante, qu'elle soit encadrante ou handicapée serait confinée jusqu'à nouvel ordre.