Nous nous sommes rendus, au coeur de l'usine Fantex, en pleine surchauffe. La demande en élastiques n'a jamais été aussi forte. Un élément indispensable dans la fabrication des masques de protection
Un fabricant historique d'élastique
Créé en 1865, Fantex est l’un des derniers survivants de cette grande époque des tisserands. Pour ce passé industriel, elle est aujourd'hui classée au patrimoine vivant. 135 ans plus tard, l’activité s’est diversifiée; les cinquante ouvriers fabriquent des sangles, des rubans, des tresses mais ils possèdent encore ce savoir-faire, en ce moment, très recherché : le tricotage de l’élastique. La fabrication de masques a fait exploser la demande et l’entreprise croule sous les commandesHabituellement on est sur 10 millions de mètres par semaine et là on est passé à 50 millions.
On a énormément augmenté nos capacités de production et on continue l’effort. On a installé des machines supplémentaires pour pouvoir accroitre notre capacité de fabrication en élastique. Tout le monde se serre les coudes. Charles Odend’hal PDG du groupe Lecuyer et de l'usine de Fantex
L'élastique un marché tendu
Du début de la crise sanitaire à aujourd’hui, la demande est montée progressivement. L’élastique qui ne représentait que 10% de la production est aujourd’hui à 50%. Pour satisfaire la clientèle une nouvelle organisation a été mise en place dans l’usine.Quand l’épidémie est arrivée, on a commencé à entendre parler de pénurie d’élastique. Heureusement, nous avons rapidement commandé les matières premières nécessaires, le polyester et l’élasthanne. L’approvisionnement commençait à être très tendu ! Ensuite nous avons réorganisé les équipes. Nous travaillons désormais 24H/24 en trois-huit. Yannick Paquier directeur du site Fantex
Une chance pour cette entreprise qui a vu, du mois de mars au mois d'avril, toutes ses autres productions s’effondrer. Pour Charles Odend’hal, le PDG de cette entreprise, cette crise sanitaire a mis en lumière l’importance du tissu industriel français
C’est l’un des enseignements de cette crise, l’industrie est essentielle ! L’industrie fabrique des choses concrètes. En France, pendant des années, il y a eu cette mode du virtuel, de la start-up, des services mais on constate qu’en cas de crise, il nous manque l’essentiel, les produits. On voit que l’usine du monde qui est la chine peut devenir un vrai problème. On est trop dépendant d’eux. Ce qu’il s’est passé avec les masques a été catastrophique
Le groupe Lecuyer, dont fait partie l’usine Fantex, a décidé de se lancer également dans les masques jetables et réutilisables. Ils sont fabriqués sur leur site de Lisieux