TÉMOIGNAGE. Contaminé par le Covid-19, Daniel Desprez a été admis en soins intensifs au CHU de Caen (Calvados) pendant près de 15 jours. Il raconte le calvaire qu'il a vécu.
"La douleur était très très violente. À tel point que je me suis dit, ça y est, c'est fini." Sept jours après être sorti de l'hôpital, le 9 avril 2020, Daniel Desprez, 67 ans, se remémore le calvaire qu'il a vécu. Atteint du Covid-19, ce gérant d'un théâtre à Darneval près de Rouen (Seine-Maritime) est aujourd'hui en convalescence.
Interview réalisée par notre journaliste Béatrice Rabelle
Ce sont des douleurs qui l'ont alerté sur son état de santé. "On a fermé le théâtre le samedi 14 mars et à partir du mardi (suivant) j'ai senti une très très grande fatigue (...). Je n'arrivais plus à bouger, j'avais de la température, des douleurs dans les poumons et des difficultés respiratoires."
9 kilos perdus
Alors dans sa maison de campagne dans le Calvados, Daniel entre en soins intensifs au CHU de Caen le 17 mars 2020. Très vite, il est mis sous oxygène pour lui permettre de mieux respirer. Ses difficultés respiratoires lui ont causé de fortes douleurs.
"La sensation de brûlure que l'on sent est très intense. On nous donne du doliprane qui agit environ trois heures, mais on ne peut en prendre que toutes les 6 à 8 heures. Donc il y a un temps, pendant plusieurs jours, où la douleur est toujours là".
Et avec les douleurs, le sentiment lancinant d'étouffer. "Je n'avais plus la force de me battre", admet-il à demi-mots.
Sous perfusion pour pouvoir s'alimenter, Daniel a perdu 9 kilos pendant sa période d'hospitalisation. Aujourd'hui, il retrouve progressivement des forces. "Mon corps se défend mais râle un peu", reconnait-il.
"Ne prenez pas ça à la légère"
Rentré chez lui le 3 avril 2020, après plus de deux semaines d'hospitalisation, Daniel est encore allité et peine à se déplacer en raison de la fatigue qui persiste et de douleurs articulaires, notamment aux genoux.
Pour le moment, difficile pour les médecins de savoir si leur patient est toujours contagieux, estime Daniel. Sa famille a donc du s'organiser pour éviter au maximum les contacts. "Mes filles restent dans leurs chambres et ne descendent que pour manger. Ma femme m'apporte un plateau-repas à l'entrée de ma chambre avec gants et masques".
Positif, Daniel espère pouvoir bientôt profiter de ses proches et de son jardin, confie-t-il dans un sourire. En guise de conclusion, Daniel tient à faire passer un message : "Je demande aux personnes de vraiment faire attention à elles. Ne prenez pas (ce virus) à la légère car ce n'est pas une blague, c'est vraiment très très douloureux".
Un avertissement pour tous ceux qui seraient tentés de se relâcher en ce 24e jour de confinement.