Une petite savonnerie familiale du Perche combat la crise en adaptant sa production. Elle vient d’inventer un savon hydroalcoolique, un produit qui pallie la pénurie de gels désinfectants.
Lorsque l’on rentre dans la Savonnerie de la Chapelle, les parfums de fleurs et d’épices remplissent vos narines. Mais depuis quelques jours, une pointe d’alcool se mélange à ces odeurs. Face à la pénurie de produits désinfectants, Paul- Henri Neyte, Directeur de la savonnerie, a eu l’idée de se lancer sur ce marché en développant un savon liquide hydro-alcoolique.
L’idée a été d’associer le côté antibactérien du savon au côté antiseptique de l’alcool. Un gel hydro-alcoolique aura tendance à assécher la peau, ici on aura quelque chose de beaucoup plus doux. Pour un usage quotidien c’est suffisant, on peut l’utiliser à sec ou à l’eau, en se frottant les mains pendant trente secondes.
El les commandes montent en puissance. En une semaine la production est passée de de 300 à 1500 flacons par jour. Les demandes viennent de toute la France. Des particuliers mais aussi beaucoup de professionnels qui n’ont pas de circuits d’approvisionnement.
"La production va en priorité aux EPHADS, aux établissements d’aide à la personne, aux infirmières libérales, au personnel de la poste et aux sociétés de transports", explique Paul- Henri Neyte," Il y a visiblement un manque important de produits désinfectants pour les mains" .
Spécialistes avant tout des savons solides, en quelques jours leur production s’est totalement inversée au point de manquer de contenants pour cette nouvelle formule liquide. Mais pour cette petite PME familiale de huit salariés c’est une opportunité inespérée.
Dès la semaine prochaine la petite équipe se lancera dans l’élaboration d’un nouveau produit. Un liquide hydro-alcoolique, cette fois-ci sans savon, fabriqué selon les décrets du ministère de la santé.Notre magasin étant actuellement fermé à la clientèle, ça permet de passer le cap. On essaye de rester en vie dans la crise.
Patrick Neyte, créateur de la savonnerie