Coronavirus : les trucs de "pros" pour mieux vivre le confinement

Ils sont aventurier, maire, directeur de cinéma, traducteur,… Comment vivent-ils le confinement imposé depuis le lundi 16 mars ? Comment continuent-ils à travailler et quels sont leurs "trucs" pour mieux faire face au confinement ? 
 

Armel Vrac, aventurier : "toucher mon matériel d’alpinisme me fait voyager intérieurement"

Confinement oblige, l’aventurier havrais natif de Cherbourg, Armel Vrac, démarre ses journées par les devoirs scolaires avec ses deux enfants en CE 1 et 6ème. L’après-midi est davantage consacrée aux activités ludiques.

J’ai la chance d’avoir une cour et un petit jardin, alors on fait un peu de foot.

 

 
Mais un jardin est-il assez grand pour celui qui en 2017, a parcouru à pied et à vélo plus de 1 000 kilomètres en Sibérie pour remonter le fleuve Amour ? "Comme je suis un peu rêveur, chaque jour, je sors mon matériel d’alpinisme avec mon baudrier, mes cordes, tous les accessoires qui remplissent mon garage, je les touche et cela me fait voyager intérieurement" avoue celui qui a déjà fait l’expérience du confinement : "En 1995, j’étais volontaire à Sarajevo, j’y ai passé deux fois quatre mois, dans de tout petits appartements sans pouvoir sortir comme je voulais". 
 
Pour ne pas perdre sa masse musculaire, Armel Vrac a en outre prévu de s’astreindre à quelques exercices physiques de gainage et n’hésite pas à jouer les alpinistes dans la maison. L’aventurier profite aussi de ce temps de pause pour réfléchir, écrire des articles, finir des documentaires en cours… "J’essaie de prendre le bon côté des choses", assure-t-il. Et parce qu’il ne manque pas d’humour, il poste chaque jour sur sa page Facebook une photo d’une aventure… à la maison !  

Marc Pottier, maire de Colombelles : "le bonheur de prendre ma fille dans les bras" 

Marc Pottier a été réélu dès le 1er tour le dimanche 15 mars à la mairie de Colombelles, commune de 7 000 habitants, près de Caen.

Je me rends occasionnellement à la mairie, explique-t-il. Nous avons maintenu trois demi-journées par semaine pour les urgences, comme les décès, l’état civil ou les aides aux plus démunis. Mais pour le reste, c’est en télétravail et c’est là où l’on voit qu’il faut avoir les bons outils ! 

sourit l’édile "en permanence en train de répondre aux mails et aux coups de téléphone" pour faire face à mille et une sollicitations, comme l’inquiétude d'un administré dont la mère âgée est seule, ou comme la présence d’un attroupement malgré les consignes de sécurité sanitaire. 
 

Le maire avoue peu dormir, d’autant qu’il est aussi l’heureux père d’une petite Garance de trois semaines, encore fragile. "C’est mon seul moment de détente, explique le maire. Prendre ma fille dans mes bras, mesurer tout ce bonheur merveilleux et réfléchir au monde dans lequel elle arrive."
 
 

Eric Boury et Jean-Christophe Salaün, traducteurs d’Islandais à Caen

Etre traducteur est une activité solitaire, le plus souvent confiné chez soi.

Au quotidien, c’est vrai, pour nous cela ne change pas grand chose, explique Eric Boury. En pleine période de traduction, je peux rester douze heures par jour à mon bureau. Mais quand tu es obligé, ce n’est pas pareil.

Son collègue Jean-Christophe Salaün acquiesce : "dès le premier jour, j’ai eu une petite impression d’étouffement."
 

Pour tromper cette "impression d’étouffement", les deux traducteurs ont chacun leurs trucs. 

"Je relis chaque soir de la poésie de René Char et aussi un vieux livre que j’avais en CE2, sourit Eric Boury. Cela s’appelle « Les rêves et la vie ». Cela fait remonter de bons souvenirs d’enfance, une ressource quand le monde devient hostile. Ces pensées agréables me permettent de garder mon calme et une certaine distance."

Le traducteur explique aussi appeler les personnes qu’il aime, comme Jacques et Monique, ses anciens profs d’anglais dans le Berry, ou son éditrice Anne-Marie Métailié. "Une manière de garder du lien humain". 

 
Jean-Christophe Salaün, lui, se ressource en musique. L’enseignant et traducteur, qui a fait partie d’un groupe de rock quand il habitait en Islande, compose chaque matin un petit morceau sur la plateforme Soundcloud.
 
"Cela a commencé le premier jour du confinement. Comme je travaille beaucoup dans le silence, je voulais me donner un défi : faire quelque chose qui soit du plaisir. Et le partager avec d’autres." D’ailleurs, un de ses amis Facebook a eu l’idée de créer, chaque jour dans son jardin, un clip sur les compositions de Jean-Christophe Salaün.  

Gautier Labrusse, Directeur du  cinéma Lux à Caen : "Je regarde des films tout en pédalant"

Avant même le confinement de la population, les cinémas ont dû baisser le rideau. Une décision qu’avait anticipée Gautier Labrusse, directeur du cinéma d’art et d’essai, le Lux à Caen, dès le vendredi 13 mars. "Il y avait beaucoup de déprogrammation de distributeurs, et puis maintenir les cinémas ouverts avec des jauges de plus en plus réduites, cela n’avait plus de sens, il en allait de notre responsabilité", explique-t-il. 
 
 

Le passionné du 7ème art travaille donc depuis chez lui "pour rester en lien avec les distributeurs". Ce fan de vélo de course s’est installé son home-trainer dans le jardin. "Je regarde les films à venir dans les prochains mois tout en pédalant", s’amuse-t-il. Des séances de visionnage mais aussi de réflexion pour le Directeur du cinéma Lux."On est très inquiet car il va falloir rebondir, d’autant qu’à la fin du confinement, le public aura plutôt envie de s’aérer en extérieur!", s’inquiète Gautier Labrusse qui réfléchit à une action festive pour le mois de juin, qui coïnciderait avec les 60 ans du Lux. "En attendant, le public peut nous retrouver sur la plateforme Netflux", glisse-t-il. Et quand il n’est pas sur son vélo de course, Gautier Labrusse retrouve le plaisir de la conversation avec sa fille étudiante, et celui de la cuisine et de la lecture.

En ce moment, je lis « Un livre de martyrs américains » de Joyce Carol Oates… un bouquin de plus de 1 000 pages !


 
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