C'est devenu le plus sûr moyen de sortir des grisailles de l'hiver. Jazz sous les Pommiers a conquis un public des plus fidèles avec son ambiance bon enfant et sa programmation métissée. Le festival qui s'ouvre ce samedi devrait encore battre des records de fréquentation.
Jazz sous les Pommiers, premières notes (Thierry Cléon, Stéphanie Lemaire et Caroles Lefrançois)Les premières notes de musique résonnent à peine. Le festival s'éveille dans la langueur d'un bel après-midi printanier. Les organisateurs sont déjà en mesure d'anoncer que l'édition 2017 ne sera pas loin de battre des records. "On a vendu 16 400 tickets le jour de l'ouverture de la billetterie" indique, incrédule, Denis Le Bas, le directeur du festival. "Il reste à peine 6 000 places à vendre sur un total de 39 400" précise Séverine Hédouin, en charge de la communication du festival.
Les habitués de Jazz sous les Pommiers sont devenus prévoyants en réservant parfois des semaines à l'avance. "Il reste de la place pour 19 concerts, notamment ceux programmés chaque soir à minuit et demi au Magic Mirror" indique Séverine Hédouin. Mais les têtes d'affiches joueront à guichet fermés. Il n'y a plus de place pour aller voir et entendre le guitariste américain Pat Metheny (qui, pour l'anecdote, a demandé aux organisateurs de pouvoir rester un peu plus longtemps sur scène, se sentant un peu à l'étroit dans les 105 minutes imparties...). Quant à la chanteuse coréenne Youn Sun Nah, elle réussit la prouesse de remplir deux fois la grande salle Marcel Hélie (1 400 places) le jeudi 25 mai et le samedi 27 mai.
Le public de Coutances plébiscite l'ouverture au monde
"On ne cherche pas à battre des records. Mais ça fait plaisir, et c'est bien de voir des salles pleines pour cette musique qui n'est quand même pas la plus connue et la plus médiatisée qui soit" observe Denis Le Bas qui dirige aujourd'hui le troisième festival de jazz français. Coutances se classe aujourd'hui juste après Jazz in Marciac et Jazz à Vienne. "Et encore, ils ont des capacités d'accueil supérieures aux nôtres. Ils peuvent organiser des concerts devant 6 ou 7 000 personnes." Il n'empêche, la fidélité du public est précieuse quand il faut faire face à l'inflation des coûts d'organisation.
C'est bien de voir des salles pleines pour cette musique qui n'est quand même pas la plus connue et la plus médiatisée qui soit
Le succès populaire couronne un travail de programmation original. La signature de Coutances, c'est le métissage. Depuis toujours ici, le jazz s'entend au sens large. "Cette année, 32 nationalités sont représentées" calcule Denis Le Bas. "Nous accueillons par exemple des Japonnais, des Colombiens, des Mexicains." Loin de s'en tenir aux légendes américaines comme il est parfois d'usage ailleurs, le festival coutançais cherche à donner un aperçu de ce qu'est le jazz contemporain. Et à bien y regarder, c'est une musique métissée, inventive, inattendue, réjouissante comme le printemps.
Jazz sous les Pommiers : dans la rue, c'est gratuit
Si beaucoup de concerts affichent complet, les spectacles de rue proposés par le festival restent accessibles à tous. "C'est vrai que notre dimanche en fanfare de ce dimanche est plein. On a vendu les 4 000 places. Mais il y a un dimanche gratuit avec des rendez-vous dans les cours d'écoles, et un pique-nique musical au jardin des plantes" souligne Denis Le Bas. Le festival programme au total une dizaine de compagnies dans les rues de la ville jusqu'à la fin de la semaine. Et dans le square de l'évêché, la scène Avis aux amateurs voit défiler des orchestres d'écoles de musique, des chorales, des groupes de la région.