C'est devenu une tradition : chaque année, le festival accorde une attention particulière au plus jeune public. Ce mardi 23 mai, des enfants âgés de six mois à deux ans ont vécu leur première expérience de spectateur en assistant à un concert. "Un éveil musical", riche en émotions.
La nuit, au Magic Mirror, les abords du bar sont encombrés de festivaliers venus étancher leur soif, le plus souvent au moyen d'un breuvage gazeux. Mais ce mardi 23 mai, il n'est pas 10 h du matin, et les abords du comptoir sont encore plus encombrés. Il y a embouteillage... de poussettes !
Un apprentissage de festivalier
Sur la scène, la compagnie Murmure du son embarque son public dans une histoire où les sonorités tiennent les premiers rôles. Des bruits, des notes, des caresses musicales : les petites oreilles n'ont pas de peine à convertir tout cela en voyage intérieur. À eux tous, les petits spectateurs n'atteignent pas l'âge de quelques unes des légendes du jazz qui viennent se produire à Coutances. "Cela fait lontemps qu'on organise des spectacles à destination des crèches et des assistantes maternelles pendant la saison", explique Denis Le Bas le directeur du Théâtre Municipal de Coutances. "Il y a quelques années, nous avons eu aussi envie de nous adresser aux tous petits pendant le festival, avec l'idée que tout le monde à droit à sa petite part de jazz".Dans la salle, des rires fusent, des "Oh", des "Ah", quelques pleurs : ce très jeune public n'a que faire des codes du spectacle. Il n'attendra pas que les lumières se rallument s'il lui prend l'envie de témoigner son plaisir. Et il n'aura aucune gène à manifester son ennui ! Disons-le, c'est pour l'artiste une école d'humilité.
Mais il n'y a pas plus gratifiant que les regards captivés d'un bambin de deux ans. "Ils font un apprentissage de festivalier, dans un lieu merveilleux, dans ce beau chapiteau avec des miroirs et des lumières. C'est aussi participer à un évènement collectif. C'est voir et vivre quelque chose avec d'autres." Et nul doute que ces petits spectateurs auront fait provision de souvenirs, assez pour nourrir leurs rêves d'enfants pour au moins quelques nuits.