Le 4 novembre 2020, l'agence régionale de santé de Normandie prévient la population : cette seconde vague est plus sévère que la première". Tous les indicateurs se dégradent dans les cinq départements normands. Le virus continue sa progression.
Le chef de l'Etat avait prévenu que les chiffres continueraient de se dégrader jusqu'a la mi-novembre au moins. Dans toute la région, le seuil d'alerte est dépassé (au delà de 50 test PCR positifs pour 100.000 habitants). En Normandie, au 4 novembre, le taux d'incidence est de 328,74. En Seine-Maritime, il est même de 412,45 tests positifs pour 100.000 personnes. "Désormais 1 personne sur 5 qui se fait dépister est positive à la Covid-19", souligne l'Agence Régionale de Santé.
Situation inquiétante au Havre : appel aux volontaires
Au Havre, la ville normande la plus touchée par la propagation du virus, l'ARS et la mairie font appel aux personnels de santé, compétents et disponibles, pour venir en renfort dans les établissements de santé. De la même façon, les étudiants en santé sont sollicités et mobilisés, en marge de leur formation.Un numéro vert a été mis en place par la ville du Havre et l'ARS pour un appel aux volontaires "ayant reçu une formation médicale ou paramédicale".
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Situation nouvelle
"Nous avons, en ce début novembre, déjà atteint la moitié de la mortalité du pic du mois d'avril. Et cette seconde vague est loin d'être terminée, on s'attend à un bilan encore plus lourd…"Sans être alarmiste, le directeur général de l'ARS-Normandie, Thomas Deroche a été très clair ce mercredi soir en expliquant, lors d'une conférence de presse, que la circulation du virus continue sa progression en Normandie : une personne sur cinq qui se fait dépiste est positive.
On compte 167 foyers de contamination (clusters) dont 62 en EHPAD. Les hospitalisations de patients Covid sont elles aussi en progression, ainsi (et surtout) que les personnes qui entrent en réanimation.
En Normandie, la capacité opérationnelle en ce qui concerne les lits de réanimation, est aujourd'hui (4 novembre 2020) de 53% pour les patients Covid. Et parmi ceux-ci 20% de patients "jeunes" de moins de 60 ans.
Le directeur général de l’agence régionale de santé de Normandie a salué le travail réalisé par la médecine de ville et les médecins traitants, qui, par rapport à la première vague du printemps, "sont une chance, car grâce à eux, on arrive à minorer le nombre de cas graves."
Plan blanc, renforts et lits supplémentaires
Toujours selon Thomas Deroche, "le point de tension névralgique du système ce sont les établissements de santé, public et privés". Le niveau d'hospitalisation Covid est plus important qu'au printemps avec 1158 personnes hospitalisées en Normandie, dont 137 en réanimation.Pour permettre de faire face à l'afflux de nouveaux patients et à un pic attendu (selon les simulations et mesures de la propagation du virus) plusieurs consignes et dispositifs ont été mis en place. C'est ainsi que le plan blanc a été déclenché la semaine dernière et que le nombre de lits en réanimation a été porté à 329 lits, soit 90 de plus que la capacité classique.
En parallèle, 30% des interventions chirurgicales prévues ont été déprogrammées.
Les EHPAD sous haute surveillance
L'objectif de l'ARS est de détecter le plus vite possible les cas de Covid dans les EHPAD. Ensuite, il faut organiser très vite l'EHPAD concerné pour cloisonner et isoler les résidents.Si les visites restent autorisées, elles se font avec un strict respect des mesures de sécurité, comme les distances et le port du masque.
Un programme de dépistage de tous les personnels d'EHPAD est en cours.
De nouveaux tests
La semaine prochaine, pharmaciens et médecins normands pourront utiliser de nouveaux tests afin de compléter la campagne de dépistage en cours et tenter de réduire les temps d'attente.Pour ces tests, les pharmacies devront avoir une entrée dédiée et une pièce spéciale.
Aérer
En plus des mesures barrières et du confinement, Thomas Deroche, directeur général de l'agence régionale de santé de Normandie, a présenté une nouvelle façon de lutter contre la propagation du virus.Elle est simple, facile et efficace. Elle consiste à aérer les locaux de façon très régulière, et ce malgré le froid…
#COVID19
— ARS Normandie (@ars_normandie) November 3, 2020
?Situation au 3/11 : Le nombre des hospitalisations atteint 1158 personnes, dont 137 en réanimation?.
Chacun a un rôle à jouer dans la lutte contre l’épidémie, pour protéger les plus vulnérables et soutenir le système de santé.
+ d'infos : https://t.co/eldfzs7pEW pic.twitter.com/fNo0b04fVq
Les hôpitaux débordés
Le nombre d'hospitalisation augmente de jour en jour. 1158 malades sont hospitalisés pour cause de Covid-19 à ce jour. Parmi eux, 117 se trouvent en réanimation. Le seuil de vigilance a même été dépassé : 52,79% des lits en réanimation sont occupés par des personnes infectées au coronavirus. "Aujourd’hui, 3 patients sur 4 en réanimation ont plus de 60 ans", souligne l'ARS. L'Agence insiste sur le respect des gestes barrières alors que les visites en EHPAD restent autorisées pour ce second confinement.Depuis la fin de l'été les soignants avaient alerté sur une recrudescence de l'épidémie de Covid-19. En réponse le Président de la République avait instauré un couvre-feu le 17 octobre dans huit agglomérations dont la Métropole de Rouen Normandie. De ses propres mots, il a constaté que la mesure était insuffisante pour ralentir la diffusion du virus dans la population. Les hospitalisations ont continué à augmenter et de nouvelles mesures ont été prises depuis. Le confinement 2 a pour objectif de faire baisser à 5000 le nombre d'hospitalisations liées au covid-19. Un objectif fixé au 1er décembre 2020 mais qui pourrait évoluer en fonction de la propagation du coronavirus.