Deauville: un début de festival en demi-teinte ? Pas pour les commerçants

Absence d'une grosse tête d'affiche ce dimanche, sécurité drastique et météo grisonnante, les organisateurs du festival du cinéma américain n'ont pas forcément la vie facile cette année. Et pourtant, Deauville est loin d'être désert à en croire les commerçants.

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"Pour l'instant, c'est sympa !" nous lançait ce mardi, avant la première projection du matin, un confrère d'un média régional, visiblement ravi des quatre premiers jours de la 42e édition du festival du cinéma américain. C'était pourtant la soupe à la grimace chez certains journalistes parisiens ce week-end, à l'image d'une consoeur travaillant pour une chaîne info et qui se liquéfia en quelques secondes quand on l'informa de l'absence de Michael Moore: "Mais qu'est ce que je vais faire ?".

Même son de cloche chez les photographes errant désoeuvrés ce dimanche sous un ciel de plomb aux abords du C.I.D  faute de grandes stars à immortaliser et qui ne cachaient pas, pour certains, leur déception. La venue de Stanley Tucci ce samedi et celle de James Franco lundi auront tout de même attiré grand nombre de professionnels, en témoignent les conférences de presse bondées et la cohue des objectifs sur les planches lors des inaugurations de cabines.

Cette 42e édition se déroule dans un contexte particulier, délicat, celui de la menace d'attentats. Le dispositif de sécurité a été considérablement renforcé cette année. "On a conçu le site du festival comme une fan-zone avec un minimum d'accès extrêmement sécurisés", expliquait ce lundi dans Normandie Matin Jacques Belin, directeur du C.I.D, "on passe à la fouille, au détecteur de métaux, on montre ses badges et après on rentre et à l'intérieur c'est la fête pour les festivaliers".

Mais ce surplus de sécurité a-t-il quelque peu gâché la fête ? "Ça s'est plutôt bien passé", estimait Jacques Belin, après les trois premiers jours. "Certes dans certaines salles la fréquentation a baissé mais dans d'autres on a dû refuser l'accès à plusieurs spectateurs, donc il y a une forme de vases communicants". Si les contrôles renforcés peuvent susciter l'exaspération de certains festivaliers, ils semblent relativement bien accpetés notamment chez les commerçants. "Les grèves et les attentats survenus ces derniers mois nous ont fait du mal", explique un hotelier, "S'il y avait un attentat à Deauville, ce serait pour nous une catastrophe".

"On n'a pas à se plaindre"

Le dispositif semble d'autant mieux accepté qu'il semble ne pas avoir d'impact sur la fréquentation, à en croire les commerçants rencontrés ce mardi matin dans le centre de Deauville. Tous s'accordent à dire qu'il est "un peu tôt pour tirer un bilan" mais expliquent qu'ils n'ont pas chômé ces derniers jours. "Il y a eu plus de monde que l'année dernière. Samedi et dimanche, on n'a pas arrêté de la journée", explique David Girot, directeur de la pizzeria Le Parasol, "Et lundi soir, les gars ont bien bossé."

Un peu plus loin, dans le magasin Martine Lambert, la gérante, Nadège, confirme. "On n'a pas à se plaindre. On a très bien travaillé ce week-end. Mes parents, qui tiennent une crêperie, ont fait pas mal de services ce lundi. Et à partir de demain, ils annoncent du beau temps". La commerçante ne semble donc pas inquiète pour la suite. Et côté médias, nul doute que la venue en fin de semaine de Daniel Radcliffe (l'interprète d'Harry Potter) attirera la foule des grands jours le long du tapis rouge.

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