Alix d'Unienville, infatigable résistante et première femme lauréate du prix Albert Londres en 1950, est décédée le 10 novembre à l'âge de 97 ans. Elle avait été arrêtée lors du débarquement du 6 juin en Normandie.
Après la Deuxième Guerre mondiale, elle est devenue une des premières hôtesses de l'air d'Air France. Le récit de ses voyages, intitulé "En vol. Journal d'une hôtesse de l'air", lui a valu le prestigieux prix de reportage. Sa famille, issue de la noblesse et installée à l'île Maurice depuis le XVIIIe
siècle, revient en France en 1926 avant de gagner Londres en 1940, alors qu'elle est âgée de 22 ans. Elle se fait engager comme secrétaire au quartier général du général de Gaulle, où elle rédige des tracts de propagande qui sont ensuite lâchés au-dessus de la France occupée. "Mais elle s'ennuyait un peu derrière son bureau", raconte son neveu Dominique de la Taille.
Résistance, arrestation en Normandie et déportation
Cette femme "discrète mais déterminée" propose alors ses services au Special Operations Executive, un service secret britannique pour lequel elle opèrera sous les noms de code "Myrtil" et "Marie-France" et l'alias Aline Bavelan. Elle est notamment parachutée en France fin mars 1944 pour amener de l'argent et des documents à des réseaux de Résistance. Elle organisera ensuite la transmission de renseignements entre des agents d'Ile-de-France et Londres.Le 6 juin, jour du débarquement de Normandie, elle est arrêtée avec plusieurs autres résistants, dont le futur ministre Pierre-Henri Teitgen,
et emprisonnée. Embarquée dans un train à destination des camps de Buchenwald et Ravensbrück le 15 août 1944, elle parvient à s'échapper à la faveur d'un arrêt imprévu dans la campagne de Seine-et-Marne.