Le gouvernement a annoncé un plan de 20 millions d’euros pour encourager l’usage du vélo. Parmi les aides, une formation pour (ré)apprendre à se déplacer à bicyclette, accessible à partir du 18 mai. D'ici là, voici quelques astuces avant d’enfourcher son deux-roues.
A vos marques, prêts ? Pédalez ! Pour éviter la cohue dans les transports en commun, le gouvernement recommande de se déplacer à vélo entre son domicile et son lieu de travail. Mais monter sur une bicyclette et pédaler en ville, ce n’est pas naturel pour tout le monde.
L'Etat avance une enveloppe de 20 millions d’euros. La plateforme en ligne Alvéole Coup de pouce vélo propose un « coup de pouce réparation », d’une valeur de 50 euros et un « coup de pouce remise en selle ».
Il s’agit d’une formation d’une heure, pour se familiariser ou se refamiliariser avec la petite reine. Cet accompagnement est dispensé par un moniteur agréé dans une vélo-école. Par groupe de une à trois personnes, la séance peut prendre différentes formes, selon les besoins des usagers : « reprise en main du vélo, circulation en ville, choix d’un itinéraire adapté, formation à l’entretien du vélo ».
La liste des vélo-écoles référencées, qui dispenseront ces cours, sera disponible à compter du 18 mai 2020. En ce lundi 11 mai, premier jour du déconfinent, des Normands ont repris le chemin du travail ou de l’école. Un sentiment de liberté, plus que retrouvé. Responsables et moniteurs de vélo-écoles donnent leurs conseils pour rouler sans encombre.
[#DéconfinementJour1] Vous profitez du #déconfinement pour reprendre le vélo ? Pensez à bien vous équiper pour circuler sereinement ? pic.twitter.com/7Z2kBgGB4R
— Police nationale (@PoliceNationale) May 11, 2020
1 - Vérifier son vélo
Avant de se remettre en selle, les néo-cyclistes doivent s’assurer d’être en sécurité. Quelques contrôles et révisions s’imposent aux vélos qui n’ont pas servi depuis longtemps. L’association et vélo-école La Roue libre au Havre (76) encourage à vérifier en priorité le fonctionnement des freins. Les roues doivent aussi être bien attachées et la selle à bonne hauteur. « Les genoux du cycliste doivent être quasiment tendus avec les talons à 2-3 centimètres du sol », rappelle Alexis Leclerc, moniteur agréé au sein de la vélo-école de La Roue libre.
Le deux-roues doit être équipé d’éclairages : une lumière blanche à l’avant et rouge à l’arrière. Le moniteur conseille vivement le port du casque et d’un gilet jaune, obligatoire hors agglomération.
2 - Se rassurer
« Se mettre au vélo, doit être une démarche personnelle et volontaire », martèle François Ternullo, responsable mobilité-insertion au sein du centre social Edith Bonnem qui héberge une vélo-école à Alençon (61).La coordinatrice de La Roue libre, Céline Cazuc le reconnaît : « se retrouver dans un flot d’automobiles et de bus, cela peut être effrayant ». Alors pour éviter de paniquer, les deux cyclistes avertis suggèrent de « ne pas se lancer directement dans un trajet domicile-travail » mais de « s’accorder dans un premier temps une petite balade test autour de chez soi ».
3 - Tracer son itinéraire et utiliser le réseau cyclable
Les cyclistes sont incités à emprunter les bandes et pistes cyclables. « Il vaut mieux faire un détour pour circuler sur ces voies aménagées pour les vélos, plutôt que de rouler sur des routes dangereuses réservées aux véhicules à moteur », conseille Alexis Leclerc. Il est donc préférable de tracer son itinéraire sur une carte et de repérer son parcours, avant de se lancer sur le bitume. Cela permet de s’assurer de l’existence d’un réseau cyclable et des contre-sens.Si cela est impossible ou qu’un tronçon du voyage s’effectue au milieu des voitures, « il faut être sur le qui-vive », signale Fraçois Ternullo de la vélo-école ornaise. Avis partagé par la Havraise Céline Cazuc. Elle incite à « redoubler de vigilance » et à « signaler très clairement les changements de direction », notamment sur un rond-point. Elle ajoute : « si on ne se sent pas à l’aise, il ne faut pas hésiter à descendre du vélo », avant de se remettre à pédaler quelques mètres plus loin.
4 - Jamais trop vigilant
Après avoir repris la bicyclette en main et défini un itinéraire, direction le bureau ou l’école. La clef est de prendre le maximum de précautions. « Il ne faut pas avoir trop confiance en soi, mieux vaut être trop vigilant que pas assez », insiste le moniteur Alexis Leclerc. L’idée est de rouler à son rythme, d’être attentif aux autres usagers de la route et à son environnement.5 - Prendre les enfants « par le guidon »
Circuler avec des enfants ou des adolescents, cela oblige davantage les parents à être à l’affut du moindre danger. Mais avant d’installer toute la famille au guidon, l’idée est d’informer et d’impliquer ces jeunes gens. La solution ? « Revoir avec les enfants les panneaux de signalisation importants et élaborer avec eux le parcours », conseille la coordinatrice de l’association La Roue libre.Pour les ados qui circulent seuls, François Ternullo recommande aux parents de faire une ou deux fois le trajet avec eux, afin d'anticiper les risques. « Il faut les prendre par la main ou par le guidon, si j'ose dire », ajoute-t-il amusé.
6 - Pédaler par tous les temps
Du vent et de la pluie, de quoi freiner les apprentis cyclistes. Le moniteur de vélo-école havrais recommande d’ « adapter sa vitesse », de « se méfier des bandes blanches et plaques d’égoût glissantes » et de privilégier les deux-roues aux pneus assez larges pour plus d’adhérence sur la route.Même si les Normands sont habitués à une météo capricieuse, Céline Cazuc invite aussi les cyclistes à réduire l’allure « au niveau des intersections, où les rafales de vent ont tendance à s’engouffrer ».