3 330 478, tel est le décompte de la population normande au 1er janvier 2017, date du dernier recensement. Entre 2012 et 2017, la région a continué de se peupler (+ 0,05% par an soit 1 500 habitants supplémentaires chaque année) mais plus lentement qu'en France, de manière générale.
La Normandie a gagné environ 7500 habitants entre 2012 et 2017. Avec 3 330 478 habitants, la région se classe au 9ᵉ rang des 13 régions métropolitaines. La tendance démographique nationale des dernières décennies est au ralentissement, la Normandie n'y coupe pas. La population régionale ne progresse que de 0,05 % par an entre 2012 et 2017 (+ 1 500 habitants/an) contre + 0,27 % entre 2007 et 2012 (+ 8 900 habitants/an).La natalité normande, seul moteur de croissance démographique
La Normandie fait partie des régions les moins dynamiques de France métropolitaine en termes de croissance démographique, au même titre que le Grand Est et la Bourgogne-Franche-Comté. Deux facteurs opposés explique la relative stabilité de la population normande. Premièrement, le solde naturel est positif, c'est-à-dire qu'il y a plus de naissances que de décès. Il permet à la population normande de croître d’environ 5 500 habitants par an entre 2012 et 2017. Deuxièmement, le solde migratoire s'aggrave, comprenez il y a plus de Normands qui quittent la région que d'habitants venus de l'extérieur qui s'y installent.
L'Eure, leader de la (lente) croissance en Normandie
Entre 2012 et 2017, la population du département de l’Eure a progressé d’environ 2 000 habitants par an, soit une hausse annuelle de 0,3 %. Il s’agit de la plus forte croissance des cinq départements normands même si elle reste plus faible qu’en France métropolitaine. L'Eure comptait 601 843 habitants en 2017, soit 10 227 de plus qu'en 2012. Le Calvados, lui, conserve une faible croissance. Avec 694 002 habitants, il a gagné 4 172 habitants depuis 2012. Le Calvados se distingue par sa relative attractivité avec un solde migratoire positif de 400 habitants par an. En Seine-Maritime, la population n'augmente quasiment plus. 1 254 378 habitants en 2017, soit 447 habitants de plus qu'en 2012. Il demeure le département le plus peuplé de la région, rassemblant 38%des Normands.
L'Orne et la Manche perdent des habitants
Alors que la Manche gagnait encore des habitants entre 2007 et 2012 (+ 0,2 % par an), cette croissance démographique s’est enrayée sur les dernières années. Il y a en effet plus de décès dans le département que de naissances. Cependant, de plus en plus de nouveaux habitants viennent s'installer dans le 4ème département de la région en terme démographique, ce qui atténue la baisse de population. Avec 496 883 habitants au 1er janvier 2017, la Manche a perdu 2 457 habitants en cinq ans.Dans l'Orne, la crise démographique s'accélère. Département normand le moins peuplé avec 283 372 habitants en 2017, l’Orne se situe au 73e rang des départements métropolitains. L’affaissement de sa population s’accentue sur la période récente : de - 0,2 % par an entre 2007 et 2012, le rythme atteint - 0,5 % par an entre 2012 et 2017, soit un recul de 1 330 habitants par an. De plus en plus d'Ornais quittent le département pour s'installer ailleurs et ils ne sont pas remplacés. Il y a également plus de décès que de naissances, ce qui n'arrange pas la chute du nombre d'habitants. Six communes sur dix comptent moins d’habitants en 2017 qu’en 2012.
La démographie des villes normandes
En Seine-Maritime, de nombreuses communes rurales sont en forte croissance démographique (+ de 5% par an). C'est le cas notamment de Croixdalle, Malleville-les-Grès, Brametot et Cideville. En zone urbaine, la commune d'Isneauville est celle qui enregistre le plus de nouveaux habitants (+ 4,2% par an). En revanche, Aumale (- 2,3 % par an), Petit-Couronne (- 1,5 %) et Elbeuf (- 1,4 %) sont les cancres de la démographie seinomarine.
Dans le Calvados, les communes en périphérie de Caen voient leur population sensiblement augmenter. Ainsi, Biéville-Beuville (+ 5,9 % par an), Colombelles (+ 3,7 %) et Hérouville-Saint-Clair (+ 1,4 %) sont dans le quinté de tête des villes à forte démographie. A l'inverse, la population baisse dans beaucoup de communes du sud et de l’est du département, ainsi que sur la Côte Fleurie et dans le Bessin. Dans ces territoires, les principales communes impactées sont Grandcamp-Maisy (- 2,4 % par an), Condé-en-Normandie (- 1,8 %), Honfleur (- 1,3 %) et Lisieux (- 0,8 %).
Certaines communes, de tailles plus modestes, arrivent toutefois à tirer leur péingle du jeu. C'est le cas de Villers-Bocage qui a gagné 300 habitants en 10 ans, notamment grâce à l'autoroute A84 qui relie Caen à Rennes. Mais pour rester sur cette dynamique, la municiplité doit redoubler d'efforts car la population vieillit. Un vaste projet immobilier vient d'être lancé. La commune de 3200 âmes pourrait, d'ici 2035, compter 1500 habitants de plus.
Selon les derniers chiffres publiés par l'INSEE, les grandes villes normandes perdent des habitants. Les plus petites communes, elles, s'en sortent mieux, comme Viller-Bocage, dans le Calvados.
Dans l'Eure, Évreux, 5e ville de la région, continue de perdre des habitants (- 0,8 % par an entre 2012 et 2017). La population décline notamment dans les communes de Fontaine-l’Abbé (- 1,9 % par an), Saint-Marcel (- 0,9 %) et Vernon (-0,7%). Au contraire, Bourg-Achard (+ 5,2 %), et Angerville-la-Campagne (+ 4,8 %) se distinguent par leur augmentation de population. Et que dire de Moisville. La petite commune du sud d'Evreux détient la progression est la plus forte de la région (+ 7,6 %).
Dans la Manche, une grande partie des communes littorales, notamment dans la « pointe » est du Cotentin, sont en déprise démographique ainsi que des communes du sud-est de la Manche. Les baisses les plus marquantes concernent Réville (- 2,4 % par an), Mortain-Bocage (- 1,5 %), Coutances (- 1,4 %) ou encore Granville (- 0,7 %). A contrario, les croissances les plus significatives s’observent dans la périphérie de Cherbourg-en-Cotentin et de Saint-Lô, de même qu’entre Avranches et Coutances. Parmi elles, se détachent Tollevast (+ 4,2 % par an), Saint-Georges-Montcocq (+ 2,1 %) et Bréhal (+ 2,1 %).
Enfin, dans l'Orne, l’amoindrissement du déficit migratoire permet à la population d'Alençon de baisser moins fortement qu’avant : - 0,3 % par an entre 2012 et 2017 contre - 1,2 % sur 2007-2012. Flers suit la même tendance (- 0,3 % contre - 1,1 %). Les villes moyennes souffrent de plus en plus de la perte d'habitants, c'est le cas de La Ferté-Macé (- 2,2 % par an), Vimoutiers (- 1,9 %), Domfront en Poiraie (- 1,5 %) et Mortagne-au-Perche (- 1,2 %). Côté positif, on note l'attractivité de trois communes de l'Est du département : Valframbert (+ 2,9 % par an), Condé-sur-Sarthe (+ 2,1 %) ou plus modestement L’Aigle (+ 0,4 %).