Le député écologiste fait l'objet de plusieurs accusations de harcèlement sexuel, notamment de la part d'Isabelle Attard, députée du Bessin. Dans un entretien à paraître dans l'Obs, il nie le harcèlement et préfère parler de "jeux de séduction".
Le 9 mai dernier, le président de l'Assemblée Nationale Claude Bartolone demandait à Denis Baupin, député écologiste de démissionner de sa fonction de vice-président après la révélation par Mediapart et France Inter de faits de harcèlement sexuel présumés, couverts pour la plupart par la prescription et émanant de témoignages de huit victimes. Parmi les femmes ayant décidé de témoigner publiquement, la députée du Bessin Isabelle Attard.
Lors d'un entretien qu'elle nous avait accordé, l'élue normande avait raconté avoir reçu, dès sa prise de fonction à l'Assemblée Nationale, après les legislatives de 2012, des SMS de la part de Denis Baupin, des SMS qui sont vite devenus, selon elle, "graveleux" et insistants. La députée du Calvados parlait de "harcèlement quasi quotidien de SMS provocateurs, salaces".
Dans un entretien accordé à nos confrères de l'Obs et à paraître ce jeudi, le député mis en cause répond à ces accusations. "J'affirme de toute ma vie n'avoir jamais commis de harcèlement sexuel ni d'agression sexuelle", assure-t-il dans sa première réaction dans les médias depuis la diffusion le 9 mai de témoignages de femmes le mettant en cause. "Je ne vais pas spéculer sur les motivations de ces femmes. Mais il est possible que du fait des désaccords politiques profonds à EELV, il puisse y avoir une relecture d'épisodes anciens", suggère-t-il.
En ce qui concerne le témoignage d'Isabelle Attard, M. Baupin répond que "ce n'était pas des SMS salaces, plutôt de compliment, de séduction...". Il précise avoir "retrouvé ces SMS" et les avoir confiés à son avocat "pour que la police puisse en avoir connaissance". "Ce sont des jeux de séduction", "le jeu était assumé de part et d'autre", assure-t-il, réfutant le qualificatif de "DSK des Verts".
Le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire. Une partie des faits pourrait être touchée par la prescription, qui est de trois ans pour les délits d'agression et harcèlement sexuels.