Les ports d'Haropa (Le Havre, Rouen et Paris) se mobilisent pour limiter la pollution générée par le passage des bateaux. Toujours plus gros et plus nombreux. Pour la deuxième année consécutive, en 2018, Haropa enregistre une hausse de ses trafics maritime et fluvial.
Au Havre, en 2018, 145 paquebots de croisière ont fait escale. Un chiffre en hausse de 2%. Une vivacité économique qui cache un enjeu écologique de taille.
En effet, la plupart de ces navires fonctionne avec du fioul lourd. C'est un carbuant peu cher mais polluant.
Or, le Havre, tout comme les autres ports de la Manche, de la mer Baltique et de la mer du Nord, sont situés en zone SECA pour Sulphur Emission Control Area , c'est-à-dire zone d’émission contrôlée de soufre.
Dans cette zone, depuis 2013, en application de la directive soufre emise par l'OMI, les navires de fret ne peuvent plus utiliser de carburant dont le contenu en soufre excède les 0,1%.
Au Havre, les Affaires maritimes contrôlent donc une centaine de bateaux par an pour s'assurer qu'ils respectent les normes en vigueur. En cas de non respect, les peines peuvent aller de l'immobilisation du bateau jusqu'à l'emprisonnement du capitaine en passant par des amendes.
Un enjeu environnemental majeur
Les émissions de soufre sont en effet à l’origine de pluies acides, qui peuvent endommager la flore et générer chez les êtres humains des problèmes respiratoires majeurs.
Depuis l'entrée en vigueur de la règlementation, les émissions de dioxyde de soufre ont considérablement diminué dans l'athmosphère.
Mais cette réduction ne garantit pas pour autant une bonne qualité de l'air. D'autres polluants, comme les particules fines tout aussi dangereuses pour la santé, restent présentes. D'après Atmo Normandie, leur évolution suit la courbe du trafic maritime.
Pour limiter la pollution à quai, les ports envisagent aujourd'hui des solutions concrètes comme a pu le constater Karima Saïdi. Images signées : Anne-Laure Meyrignac, Marie Benoist et Hervé Colosio. Montage : Cécile Garzena