Ecorcer les troncs d'arbres au lieu de les traiter : les forestiers normands estiment cette mesure inapplicable

A partir du 1er avril, une nouvelle norme doit s'appliquer pour exporter le bois. La pulvérisation de produits chimiques sur les tas de grumes en lisière de forêt est interdite. Il est proposé aux forestiers de retirer l'écorce du bois

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Le 1er avril approche et les exportateurs de bois alertent le ministre de l'agriculture sur une situation ubuesque. Ils savent qu'ils ne sont plus autorisés à pulvériser en lisière de forêt des produits insecticide sur les grumes  (troncs d'arbres coupés) destinés à être exportés en conteneur.

La solution alternative serait de retirer l'écorce avec une écorceuse. Premier problème soulevé par le tout nouveau syndicat de la filière bois, il n'y en aurait que 58 en France. Deuxième obstacle : les bois non protégés par leur écorce vont s'abîmer durant le voyage et risquent d'être refusés par les clients asiatiques.

Reportage de Frédéric Nicolas et Félix Bollez à Rogerville près du Havre


Un produit nocif pour l'homme, l'environnement et les abeilles, selon l'ANSES


L'interdiction de traiter en lisière de forêt fait suite à une expertise sur les risques pour la santé humaine et l'environnement de l'ANSES. (agence  nationale de sécurité sanitaire). Elle conclut :

"En ce qui concerne les traitements des grumes par pulvérisation lorsque celles-ci sont chargées en camion de transport dans des conteneurs non dédiés, l’Anses s’interroge sur l’efficacité d’un tel traitement. En outre, compte tenu des expositions potentiellement très importantes pour les opérateurs, elle émet un avis défavorable pour le traitement insecticide des grumes dans ces conditions.

L’Anses précise que le présent avis ne concerne pas le traitement, qui reste autorisé, des grumes destinées à l’exportation lorsqu’il est réalisé en enceintes de fumigation fermées". 


Deux solutions proposées par le syndicat de la filière bois


Le syndicat demande que soit suspendue l'application de l'interdiction le 1er avril et propose que soient étudiées deux solutions :

" la brumisation par Forester en conteneur des grumes, sur les lieux d’embarquement ; solution qui nécessite une simple extension par l’ANSES de l’AMM existant pour la pulvérisation,

 un traitement thermique des grumes à l’intérieur des conteneurs sur les lieux d’embarquement, ce qui constitue de loin la solution la plus écologique et la plus facile à mettre en place."



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