À Verneuil d'Avre et d'Iton, le fabricant de crèmes dessert fête son 70e anniversaire. Pour séduire à travers les générations, il mise sur les objets rétro.
Verneuil d'Avre et d'Iton (Eure), anciennement Verneuil-sur-Avre, accueille depuis soixante-dix ans maintenant, l'entreprise Yabon, fabricant de crèmes dessert.
Yabon né en 1950 grâce au gâteau de riz en conserve. Mme Laffly rachète le brevet de sa fabrication et lance ainsi sa société. Treize ans plus tard, Yabon quitte Mennecy (91) et s'installe à Verneuil sur Avre. Changement de recettes, de formats, la marque plaît.
Seconde jeunesse
À partir des années 2000, Yabon connaît une petite baisse de popularité auprès des consommateurs. Elle est oubliée voire confondue avec Banania.Reportage d'Arthur Deshayes, Stéphane Gérain et Romuald Sevestre :
La marque opte pour des produits sans conservateurs, sans arômes artificiels, sans colorants, avec du lait de Normandie. Entre 2016 et 2020, elle est parvenue à embaucher quarante personnes.Les consommateurs ont vraiment confiance dans les marques historiques. Nous voulons lui donner un côté dynamique en alliant vintage et modernité. L'objectif c'est d'avoir la recette gourmande d'autrefois mais avec les codes d'aujourd'hui."
La mode est au rétro
Sur les réseaux sociaux, Yabon surfe sur le vintage et associe à son image à celle des Game boy, de vieux postes radio ou de machines à écrire.Pour ses 70 ans, elle ressort même ses petits pots cannelés en édition limitée.
"Finalement, nous sommes pénalisés par le fait que nos desserts ne soient pas stockés en rayon-frais, comme la majorité des desserts, mais à température ambiante. Les consommateurs ont donc parfois plus de mal à nous trouver", observe Arnaud Rapp, directeur général de Yabon.
Un nom du passé
"Ya bon, c'est de l'argot pour dire que c'est bon", défend naïvement Alexandra Elie.En réalité, ce nom a une forte connotation. Banania qui utilise également ces mots a d'ailleurs été largement attaqué. Le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (Mrap) a obtenu en 2011 que la justice condamne et fasse cesser la vente de produits portant ce slogan en raison des préjugés ethno-raciaux qu'il véhicule.
"Les Y'a Bon Awards", une cérémonie parodique dénonçant les pires propos racistes, utilise d'ailleurs ces mots.