Avec l'augmentation des tests du COVID-19, il faut produire plus d'écouvillons, ces grands cotons-tiges du dépistage par voie nasale. Si le leader du genre est basé à Flers (61), l'autre entreprise référente se situe à Bernay (27). Elle encadre une des parties les plus délicates: la stérilisation.
Depuis le début du déconfinement, l'un des objectifs sanitaires et prioriatires de l'exécutif est clair, et il conditionne aussi le bon déroulement de ces opérations :
il faut absolument augmenter la capacité de tests du COVID-19 à travers la France.
Or ce dépistage peut se faire notamment par voie nasale grâce à des écouvillons, des cotons-tiges plus grands et spécialement adaptés à ce genre d'examens médicaux.
Pour l'instant, le groupe Lemoine, le leader en fabrication d'écouvillons se situe dans l'Orne, où son usine basée à Flers a clairement augmenté sa production.
Mais une des phases les plus délicates dans cette fabrication très spécifique réside aussi dans le contrôle qualité, le conditionnement, et surtout la stérilisation des pièces.
40 000 pièces stérilisées par jour
Et là encore, la Normandie est en première position puisque Stériservices, l'entreprise de référence à l'échelle nationale se situe à Bernay dans l'Eure.
Depuis le mois d'avril dernier, 1 Million 200.000 écouvillons y a déjà été stérilisé, et elle conditionne en ce moment jusqu'à 40.000 pièces chaque jour.
Pour cette activité, 12 personnes ont ainsi été embauchées,
avec selon Vincent Auquier, chef de production, le sentiment pour l'ensemble du personnel de participer à l'effort national :
"Ici, tout le monde est fier de son travail, l'absentéisme est proche de 0, on fait aussi des heures suplémentaires pour pouvoir sortir un maximum d'écouvillons stériles sur toute la France. "
Car l'opération est délicate et chronophage. Une fois ensachés dans des pochettes spécifiquement adaptées, les écouvillons peuvent passer à l'étape de la stérilisation.
C'est la spécialité de cette société normande.
La vapeur d'eau est au cœur de son procédé, et les écouvillons sont placés dans une machine auto-clave.
Mais pour Florent Lesage, responsable stérilisation et logistique, le principe est relativement simple :
"la machine agit comme une grosse cocotte-minute, elle chauffe à 120 degrés et la stérilisation dure en moyenne 1 heure 20."
Ces milliers d'écouvillons sont ensuite destinés aux Agences Régionales de Santé (ARS), à des laboratoires, des EHPAD, ou encore des hôpitaux.
Sur le mois de juin, 850 000 commandes ont déjà été enregistrées.
"Un devoir de santé publique"
Alors forcément, les équipes de cette entreprise sont bien conscientes de la grande responsabilité qui leur est confiée.
Pour Patrick Montenoise, président de la société, l'enjeu est fondamental, avec un vrai défi à relever :
"On a l'impression d'un devoir de santé publique absolument capital. On a pourtant l'habitude dans nos métiers de sortir des produits parfaits mais là, on doit le faire en plus à la vitesse grand V et s'adapter en permanence à la demande ! »
Pour autant, et contre toute attente, la direction n'envisage pas de faire des bénéfices sur cette période.
Même si le chiffre d'affaire est en croissance, avec les investissements et les embauches, l'opération devrait au final être blanche pour l'entreprise.
Mais il lui restera quand même la satisfaction d'une production 100% française durant cette crise sanitaire majeure.