Jean-Noël Magrez, aujourd'hui à la retraite, écrit des articles pour l'hebdomadaire l'Eveil Normand, dans l'Eure. Et n'allez pas croire que les faits divers ont ses faveurs, l'ancien commissaire de Bernay a plus d'une corde à son arc.
De flic à journaliste, il n'y a qu'un pas. A 74 ans, Jean-Noël Magrez est correspondant de presse à Bernay, dans l'Eure, pour le journal hebdomadaire l'Eveil Normand. "Ce qui me plaît, c'est de continuer d'aller à la rencontre des gens. Je n'ai pas besoin de rester dans mon canapé toute la journée à manger des cacahuètes devant la télé ! Je préfère prendre mon appareil photo, aller au contact des gens et rendre service dans un sens."
Parmi les 6 correspondants de l’hebdomadaire, Jean-Noël est le plus actif. Et avoir un ancien policier dans une rédaction, c’est un sérieux avantage. "Il est efficace et volontaire. Il connaît le terrain et pour la petite anecdote, il arrive qu'il envoie des articles qui sont un peu sous forme de procès verbal", nous confie François Lefebvre, journaliste à l'Eveil Normand.
J'essaye d'être le plus juste possible dans la transcription de ce que j'ai vécu sur mon reportage et de ce que je vais écrire ensuite.
Jean-Noël Magrez, correspondant de presse à l'Eveil Normand
Le commissaire retraité reconnaît quelques similitudes avec son ancienne activité, notamment entre la technique de l'interrogatoire et celle de l'interview. "On a quelques ficelles. De temps en temps, quand on veut faire dire quelque chose à quelqu'un et qu'on sent qu'il est un petit peu réticent... on y arrive !"
Mais aussi étonnant que cela puisse paraître, les faits divers n'ont pas ses faveurs. Ses domaines de prédilection : le sport et le milieu associatif. Ce jour-là, il a rendez-vous à l'hippodrome de Bernay avec le président de la société des courses pour écrire un article sur les moments forts de la rentrée.
Jean-Noël ne refuse rien. Il est payé à l’article mais ne fait pas ça pour l’argent. "C'est de l'argent de poche !" Il est en effet rémunéré à l'article, entre 10 à 50 euros en fonction de la taille
Et c'est tout a fait par hasard que Jean-Noël s'est retrouvé à écrire des articles pour un journal. "Je rencontrais régulièrement la rédactrice en chef de l'Eveil normand. Son mari était policier donc nous avons sympathisé. Puis un jour, je lui ai confié que je rêvais autant d'être journaliste sportif que policier. Elle m'a tout de suite répondu qu'ils cherchaient des correspondants de presse." En janvier 2015, Jean-Noël écrit ses premiers articles. Mais il ne travaillera jamais avec la rédactrice en chef. Cette dernière était l’épouse du policier tué lors de l'attentat à Charlie Hebdo.
Dans les papiers d'un ancien flic
Jean-Noël, garde découpe tous ses articles qu'il garde dans un classeur. Des articles qu'il écrit aujourd'hui, mais pas que. Car avant d'être correspondant de presse, Jean-Noël s'est lui même retrouvé dans les journaux.
Il est par ailleurs très investi dans le monde associatif. Depuis toujours. Quand il a débuté sa carrière au Tréport, Jean-Noël il était président de l'amicale du commissariat. Il organisait des rencontres amicales de foot ou encore des concerts avec des célébrités. Il nous raconte une soirée qu'il a organisé en faisant venir Patrick Sébastien. C'était en 1985. "Tout en discutant il m'a confié qu'il avait failli devenir inspecteur de police. Sans le savoir, on a passé le même concours. Lui, l'a râté et il est devenu une vedette, moi j'ai réussi !" Des anecdotes croustillantes, qu’il raconte désormais dans le journal.
Aujourd'hui, il est président de l’amicale des policiers retraités à Bernay. Chaque année, il organise une cérémonie hommage à Eric Escande, policier de Bernay décédé en service il y a 40 ans.
Jean-Noël a passé sa vie au service des autres. Et une chose est sûre, tant que la santé le permet, il n’est pas prêt de s’arrêter.