L'économie française traverse une passe difficile. En témoigne la hausse des faillites et les dizaines de plans sociaux déjà recensés. Après la présentation du cas des Andelys, vous trouverez une carte présentant la tendance dans notre région.
Les Andelys, une ville au rythme des plans sociaux
Les Andelys dans l'Eure, commune de 8000 habitants, est touchée de plein fouet par la désindustrialisation. Deux usines ont fermé en moins d'un an, laissant sur le carreau 300 employés.
"Dans deux mois, c'est terminé !". Hervé Delacour est manutentionnaire à Europhane, une entreprise d'éclairage public qui baissera le rideau en janvier prochain. L'annonce de la fermeture du site est tombée du jour au lendemain. "J'étais en colère, je me suis senti trahi", lance le manutentionnaire.
Employé dans la même usine depuis 38 ans, ce père de deux enfants encore étudiantssait qu'il devra rapidement retrouver du travail, au risque de ne plus pouvoir les aider financièrement. "Je vais faire de l'intérim." Avant d'ajouter. "J'ai 54 ans, je vais certainement retomber au SMIC, ça fait mal. Mais malheureusement il faut y passer."
L'activité n'est plus assez rentable selon le propriétaire du site, un groupe autrichien qui réalise aujourd'hui des bénéfices. Moyenne d'âge des 85 salariés : 54 ans. Leur combat : obtenir une prime de licenciement en plus du minimum légal.
Pour Nathalie Lemesle, 38 ans de maison, la proposition faite par le direction ressemble à une insulte. "C'est 8000 euros par personne que vous ayez six mois, dix ans ou quarante ans d'ancienneté. Ce n'est pas ce qu'on veut, on espère partir dignement." La direction n'a pas souhaité répondre à nos journalistes.
Des solutions envisagées ?
En janvier dernier déjà, 208 salariés s'étaient retrouvés sur le carreau dans la commune suite à la fermeture de l'usine Holophane. Seul un tiers d'entre eux a retrouvé du travail. Face à ces fermetures, Frédéric Duché maire Horizons de la ville se sent impuissant mais tente tout de même de trouver de nouvelles activités aux sites. "Il y a des pistes mais il est trop tôt pour en parler. Tout ce que je peux dire c'est que je suis un maire combatif qui croit en son territoire."
Dès janvier, un forum pour l'emploi sera organisé avec les entreprises de la région afin d'aider les ex-salariés de l'industrie à retrouver un point de chute.
L'industrie normande à l'agonie ?
Le cas des Andelys se fait reflet d'une tendance régionale comme nationale. Par le biais d'un communiqué publié ce mercredi 27 novembre, la CGT fait état de près de 300 000 emplois menacés ou supprimés dans le pays.
Lorsque l'on zoome sur la Normandie, on ne compte pas moins de 16 entreprises concernées et plus de 2500 emplois.