Dans l'Eure, un important réseau de braconniers a été démantelé fin 2023. Cinq personnes ont été interpellées. Quatre véhicules tout terrain, 20 000 euros en espèces, quatre armes de poing et 33 armes d'épaule ont également été saisis.
Au cours de l’automne 2022, plusieurs propriétaires de chasse dans le Val de Seine entre Les
Andelys et Vernon (Eure) sont fortement impactés par des actions de braconnage visant du grand gibier : sangliers, cervidés.
"Des places d’abattage maculées de sang"
Ils effectuent eux-mêmes des surveillances nocturnes et constatent à plusieurs reprises la présence de véhicules tout terrain équipés pour la chasse de nuit avec une rampe de projecteur. La gendarmerie et l’Office français de la biodiversité (OFB) sont co-saisis de l’enquête.
Au cours du premier semestre 2023, des indices viennent démontrer l’existence d’une équipe constituée au mode opératoire rodé. "Des témoins signalent à plusieurs reprises la présence de véhicules éclairant la plaine et des places d’abattage maculées de sang", peut-on lire dans un communiqué de la gendarmerie départementale des Andelys.
Une partie du fruit de cette chasse illicite serait revendue par l'intermédiaire des réseaux sociaux. À l’approche des fêtes de fin d’année, un pic de braconnage est observé.
Cinq gardes à vue
Une opération interservices dirigée par le commandant de la compagnie de gendarmerie des Andelys, impliquant près de 80 militaires (dont des renforts régionaux), agents de de l’OFB et de la Fédération départementale des chasseurs de l’Eure est donc déclenchée le 18 décembre 2023 sur les communes des Andelys, Bouafles, Courcelles-sur-Seine, Port Mort, Notre-Dame-de-l’Isle, mais également dans le département du Calvados.
Cinq mis en cause principaux sont interpellés et placés en garde à vue, une trentaine de personnes
impliquées sont par ailleurs auditionnées.
Cette opération permet la saisie de quatre véhicules tout terrain, 20 000 euros en espèces, quatre armes de poing et 33 armes d'épaule (dont certaines particulièrement équipées et valorisées pour le braconnage nocturne), des centaines de munitions de tous types et calibres, quatre permis de chasser, trois congélateurs contenant 165 kilos de venaison découpée ou transformée.
Une information judiciaire ouverte
Face à l’ampleur du phénomène, la justice a décidé l’ouverture d’une information judiciaire. Les cinq mis en cause ont été placé sous contrôle judiciaire avec, entre autre, interdiction de détenir et porter une arme, ou de paraître sur les communes impactées.