La station-service de Bourth (Eure) a une particularité : elle est gérée par la municipalité. Face à la hausse des prix du carburant, la mairie vend à perte. Cela ne suffit pas pour aider les habitants à faire leur plein d’essence.
Bourth fait partie des deux villages normands à avoir une station-essence gérée par la mairie. Sans elle, les 1 300 habitants de la commune rurale de l’Eure devraient rouler plus de 10 km supplémentaire pour remplir le réservoir. L’accessibilité, la raison première de cette station donc.
Un objectif difficile à atteindre depuis la hausse fulgurante des prix du carburant. Pourtant le prix affiché à la pompe est à prix coûtant : 2,29 euros le litre.
Une vente à perte pour la mairie
Les rares conducteurs qui s’arrêtent à la pompe estiment la facture encore trop salée.
Ça devient un luxe, bientôt vous apporterez un litre d’essence à votre banque !
Client de la station-essence municipale de Bourth
La mairie se défend d’avoir baissé le prix autant que possible. « La marge de manœuvre est très faible, c’est une marge de fonctionnement. Nous vendons déjà à perte de 17 centimes par litre de gasoil vendu, c’est énorme » détaille le maire Sébastien Jousset.
Une aide gouvernementale difficile à mettre en place
Quid de l’aide gouvernementale promise pour aider à baisser le prix ? En vigueur dès le 1er avril, elle ne pourra s’appliquer immédiatement dans les petites stations essence.
L’aide promise de 18 centimes par litre de gasoil se percevra directement à la pompe. En résumé, la municipalité de Bourth n’en profitera que lors de son prochain réassort de carburant.
En raison du prix, le nombre de plein a été réduit par 4 à la station essence municipale. Les cuves sont donc encore pleines d’un carburant payé au prix fort. Les Bourthois devront attendre encore un peu avant de profiter de l’aide.