À chaque rentrée des classes, c'est le même casse-tête pour les parents d'enfants en difficulté : trouver un établissement qui puisse accueillir leur enfant. Rencontre dans l'Eure avec des parents qui, chaque année, se battent pour que leur fils soit pris en charge à l'école dans de bonnes conditions.
Benjamin a été diagnostiqué à l'âge de trois ans comme porteur d'un trouble de spectre de l’autisme. Le petit garçon a aujourd'hui huit ans, et vit avec sa famille à Eyzie sur Eure. Chaque année ses parents se retrouvent face à la difficulté de lui trouver une école prête à l'accueillir quelques heures par semaine.
Cette situation est vécue, selon l'Udapei 27, l'association départementale d'amis et de parents d'enfants inadaptés, par près de 27% des enfants en situation de handicap dans l'Eure.
L'association souhaite alerter sur la situation de ces enfants, qui bénéficient de moins de six heures de cours par semaine.
#jaipasécole
Pour la 6ème année consécutive, l'Unapei réactive sa campagne d'informations, #jaipasécole, pour dénoncer "le scandale des enfants en situation de handicap qui n'auront toujours pas d'école". L'objectif affiché de l'association est Zéro enfant privé de rentrée.
Selon la structure nationale des milliers d'enfants handicapés en France seraient comme Benjamin, sans solution de scolarisation adaptée.
"Benjamin n'est scolarisé en école normale que 12 heures par semaine, ce qui est très peu. Pour son évolution ce n'est pas assez", explique sa maman Aurore Prudhomme.
"Nous, on essaie de tout faire pour lui, pour qu'il évolue dans cette société-là, mais il faut des professionnels derrière pour l'accompagner" insiste le père de Benjamin, Christopher Léger.
Des instituts spécialisés saturés
Les instituts spécialisés où le petit garçon pourrait être accueilli sont saturés. Benjamin est sur liste d'attente, d'où le sentiment pour ses parents de se battre pour leur fils depuis toujours. "La scolarité a toujours été difficile, on nous appelait pour venir le chercher, on nous disait que ce n'était pas possible" se désole Aurore Prudhomme.
D'après l'Udapei27, 369 enfants dans l'Eure ne disposent pas d'une solution adaptée à leurs besoins pour apprendre, s'épanouir et se construire un avenir.
"On constate tous les ans la même chose : il y a des centaines d'enfants qui n'ont pas accès à la scolarité ou pas à la hauteur de leurs besoins" explique Jacques Serpette, le directeur général de l'Association Départemenatle d'Amis et de Parents d'Enfants Inadaptés de l'Eure.
Alors, qui est censé scolariser ces enfants ? "Comme tous les autres enfants, c'est la responsabilité de l'éducation nationale, l'école de la République elle est pour tous les enfants" commente Jacques Serpette.
La direction des services académiques de l'Eure assure mettre en place des moyens pour trouver une solution pour chaque enfant.
Mais le SNUIPP le syndicat des enseignants du premier degré, affirme que l'Eure a pris un retard important concernant la scolarisation des enfants en situation de handicap.