A l'initiative du collectif Les Soulèvements de la Terre, des militants écologistes ont effectué ce dimanche 10 décembre une action coup de poing sur le site bétonnier de Lafarge, à Val-de-Reuil (Eure). Selon la préfecture, leur objectif était de "détruire l’outil industriel". L'exploitant a déposé plainte.
Les faits se sont produits ce dimanche 10 décembre à 12h30. Le site eurois du cimentier Lafarge a été violemment attaqué par une centaine de militants écologistes cagoulés qui ont ensuite séquestré le gardien et occupé les lieux à l'occasion d'une "journée d'action contre Lafarge et le monde du béton".
La police nationale est rapidement intervenue pour les disperser au moyen de gaz lacrymogène. Alors que l'exploitant du site a déposé plainte, le préfet de l'Eure, Simon Babre, a déclaré "condamner fermement ces agissements".
Le site Lafarge d'Incarville vient d’être l’objet d’une violente attaque de militants écologistes destinée à détruire l’outil industriel.
— Préfet de l'Eure (@Prefet27) December 10, 2023
La @PoliceNat27 est rapidement intervenue. L’exploitant a déposé plainte.
Simon Babre, préfet de l’Eure, condamne fermement ces agissements. pic.twitter.com/mBxNbmZnk9
Des centaines de milliers d'euros de dégâts
Sur place, les militants ont dégradé les installations de manière "extrêmement importante" selon le sous-préfet de Bernay, Philippe Fournier-Montgieux, sur place.
Ecoutez ce rappel des faits préparé au lendemain de l'attaque par A. Deshayes, avec l'interview de Philippe Fournier-Montgieux :
Des produits ont été introduits dans les silos à béton et des tags liés aux revendications des Soulèvements de la Terre ont été observés sur le site ("Stop Béton").
Le montant des dégâts pourrait s'élever à plusieurs centaines de milliers d'euros. Au total, 18 salariés sont au chômage technique. Le site ne sera pas en mesure de reprendre une activité normale ce lundi 11 décembre.
Une cinquantaine de policiers ainsi que l'exploitant étaient toujours sur place cet après-midi, rejoints, vers 18h, par une brigade de la SDAT (Sous-direction anti-terroriste).
L'ensemble des militants ayant pris la fuite, aucune interpellation n'a pu avoir lieu, mais l'analyse des bandes vidéo pourrait aider à les identifier.
Une initiative nationale
Parfaitement coordonnés, des militants ont effectué des actions similaires sur des sites Lafarge en Île-de-France, en Gironde, en Ardèche ou même dans les Deux-Sèvres.
🏗️💥 JOURNÉES D'ACTION CONTRE LAFARGE ET LE MONDE DU BÉTON
— Attac France (@attac_fr) December 10, 2023
▶️ PARIS
Les militant·es d'Attac ont répondu à l'appel contre Lafarge et le monde du béton, co-signé par plus de 200 organisations, et sont présent·es à Paris pour occuper le site du cimentier #CEMEX. pic.twitter.com/CdnoAzh6Dg
Sur les réseaux sociaux, plusieurs arguments ont été avancés pour justifier leur action. Le cimentier "bétonnerait la planète" et contribuerait à la dégradation de l'environnement, et il se serait rendu coupable de "complicité de crime contre l'humanité" après le rachat, en 2008, d'une cimenterie dans le nord de la Syrie.
En région parisienne, une centaine de manifestants a également occupé le site.