14 militants du mouvement "Boucherie Abolition" jugés à Evreux et condamnés à des peines avec sursis

Vendredi 20 septembre 2019, un groupe de militants a été jugé devant le tribunal correctionnel d'Evreux pour avoir organisé des opérations de "libération" d'animaux dans des élevages normands et d'Eure-et-Loir. Ils viennent d'être condamnés à des peines avec sursis.

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Le jugement a été rendu ce mardi 5 novembre et il est plus clément que les réquisitions de la procureure de la République. Il avait requis le 20 septembre 2019 : deux peines avec de la prison ferme, 18 mois de prison dont six ferme contre deux prévenus, Solveig H., 44 ans et Vincent A., 32 ans, deux porte-paroles de l'association "Boucherie Abolition".

Il avait demandé dix-huit mois de prison avec sursis contre neuf des prévenus, quatre mois avec sursis contre un autre et deux mois avec sursis contre un dernier.

Ce mardi 5 novembre 2019, le tribunal a donc condamné ces 14 militants à des peines de prison avec sursis, aucune peine ferme n'a été prononcée. Les peines s'échelonnent de 11 mois à 1 mois. Aucun militant ni leurs avocats n'étaient sur place aujourd'hui pour assister au délibéré de cette affaire.

L'important c'est que des peines significatives soient prononcées. Le but ce n'est pas d'incarcérer les gens mais d' envoyer un signal fort. Le message est clair : on vous a pris une fois ... la prochaine fois ça ne se passera pas comme ça - Me Marc-François, avocat de parties civiles.

Ils sont également condamnés à payer des dommages et intérêts envers les parties civiles, les éleveurs concernés par ces opérations de "libération" des animaux. Le Parquet n'a pas l'intention de faire appel.


Des éleveurs choqués et des militants qui plaident la désobéissance civile

"Nous ne sommes pas là pour juger des idéaux mais des infractions pénales", a plaidé la procureure de la République Dominique Puechmaille, avant de regretter "l'indécence" des militants qui "comparent l'élevage à la dictature nazie".

"On traite nos clients de kapos, de nazis... rendez vous compte de la tonalité des débats !",  a plaidé l'avocat d'un couple d'éleveurs, Maître Morrier. 

"Je reconnais avoir libéré des animaux par état de nécessité pour cesser la cruauté envers les animaux", a déclaré une prévenue.

3 actions dans des élevages de l'Eure, Eure-et-Loir et dans l'Orne

8 hommes et 6 femmes étaient convoqués ce vendredi matin à 9h30 au tribunal de grande instance d'Evreux. Agés de 25 à 50 ans, ils sont soupçonnés d'avoir libéré des animaux dans des élevages de Normandie et d'Eure-et-Loir. Certains comparaissent pour plusieurs vols d'animaux commis en décembre 2018 et avril 2019, à Jumelles (Eure), Goussainville (Eure-et-Loir) et Beaulieu (Orne). 

La plupart des membres de ce petit groupe était notamment jugée pour vols aggravés, violation de domicile, dégradation du bien d'autrui et entrave à la liberté du travail.
 

Suspension d'audience


Le procès a été suspendu rapidement ce vendredi 20 septembre. En cause : les magistrats s'interrogent sur le statut de juridique de l'animal.

 Le chef d'accusation concernant le vol aggravé est contesté par les prévenus et leurs avocats. Selon eux, il n'y a pas de vol puisque les animaux ne sont pas des choses - Jean-Batiste Pattier, journaliste sur place.
 


 

"Libération" d'animaux d'élevage

Les faits remontent au 13 décembre 2018 et au 14 avril 2019, quand des militants pénètrent dans 3 exploitations pour "libérer" des animaux d'élevage, il s'agit de poules, de dindes et de cochons. Ces militants se sont alors filmé, des images relayées par les réseaux sociaux. 
"L'armée de libération sort des camps pour nous aider à abolir leur esclavage" avait alors tweeté l'association en légende d'une photo montrant les cochons visés par l'opération.

Mort de 1400 volatiles 

Une de ces opérations coup de poing organisée à Jumelles aurait entraîné la mort de 1 400 volatiles, une version contestée par les prévenus.

Ils ont été interpellés au mois de mai, suite à une enquête ouverte par le parquet d'Evreux, ils risquent une peine de 7 ans d'emprisonnement et 75 000 euros d'amende.

 Sur les réseaux circulait un appel à manifester son soutien ce vendredi matin au tribunal d'Evreux.
 
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