Bienvenue chez Philippe et Evelyne. Leur projet pour leur retraite a beaucoup de succès. Ils ouvrent chaque jour leur baraque à frites. Elle arrive première en Normandie dans le classement du guide des friteries francophones et 14e dans tout le pays.
"Frites maison". C'est ce mot qui donne envie de s'arrêter sur la place de l'église de Martot, village près d'Elbeuf. Avant l'heure du déjeuner, Philippe, le patron, dresse dehors son grand "coupe-frites", digne du concours Lépine à côté de la caravane aménagée en friterie. Il l'a fabriqué lui-même pour qu'il soit ergonomique : "J'ai soudé des morceaux de ferraille ensemble pour que ce soit pratique, pour ne pas avoir mal au dos avec l'âge"
Philippe a 68 ans, il est à la retraite, après avoir été chauffeur-routier et directeur de camping.
Une friterie dans le palmarès national avec celles du pays des Ch'tis
Après 8 années d'activité, la baraque "au petit creux" entre dans le cercle des meilleures friteries françaises (classement du guide des friteries francophones). Ses notes sont les meilleures des 22 baraques de Normandie et elle se classe 14e parmi les friteries du pays (sur les trois premières places du podium, des friteries de Wambrechies, Lens et Dunkerque)
Des pommes de terre "Mozart" travaillées comme dans le Nord
La recette du succès tient à la variété de pommes de terre, des "Mozart" , à la peau rose, qui ne noircissent pas et ont un goût de noisette.
Philippe insiste aussi sur le moment de la découpe des frites "Elles ne sont jamais coupées la veille de la cuisson". Et la cuisson se fait en deux étapes pour que la frite soit croustillante dehors et fondante dedans : "Il faut d'abord les faire blanchir. On les termine en finition à 180° dans une huile de qualité, changée régulièrement"
Un jeune client, amateur de frites cuisinées dans le Nord de la France, s'est arrêté à Martot pour tester : "On est sur le même niveau pour le goût de la pomme de terre et la cuisson", explique t-il.
Philippe et son épouse Evelyne font partie de la vie locale. Ils préparent chaque semaine des frites pour un des repas des enfants à la cantine de l'école. L'un de ces petits gourmands résume bien son envie de pommes de terres frites, contrariée par la diététique scolaire : "Les frites, on n'en a presque jamais tous les jours. On mange que des autres choses à la cantine".
Pour Philippe et son épouse, la friterie est plus qu'un revenu complémentaire, elle est un lieu de convivialité autour du plus populaire des plats français.