La filière betteravière française est menacée. Des tonnages en chute libre dans tout le département de l’Eure. La récolte, qui a commencé avec deux semaines de retard, s'annonce très mauvaise. Les estimations prédisent une baisse de 40 voir 50% des rendements. 

Un virus ravageur

Certaines plantations de betteraves sont victimes de la jaunisse, une virose végétale transmise par les pucerons verts et qui affaiblit les plantes. Alors que la campagne sucrière 2020 vient de commencer, les agriculteurs s’attendent à une saison catastrophique:  

Cela sera une très mauvaise année[...] Pour certains qui ont déjà commencé la campagne, les pertes vont jusqu’à moins 70%...”

Alexandre Quillet, représentant de la confédération des planteurs de betterave et président de l'Institut technique de la betterave

Depuis 2018, les insecticides de type néocotinoides sont interdits. Les betteraves sans traitement sont attaquées par le virus, qui ravagent des exploitations entières. Pour l'INRAE, les pucerons se sont développés tôt cette année à cause des anomalies thermiques permettant une période de contamination plus longue. Les sécheresses de l'été ont fini de fragiliser un secteur déjà en crise. 

Sauver la filière de la betterave sucrière

Si le péril de la culture de la betterave sucrière française préoccupe  particulièrement le gouvernement, c’est qu’elle représente un secteur important de l’agriculture. La France est le premier producteur de sucre de betterave en Europe, avec plus de 26 000 betteraviers, et 46000 emplois environ. Pour Julien Denormandie, ministre de l’agriculture, la survie de cette filière est “ une question de souveraineté et d’indépendance”. 

Les professionnels du secteur, réclamaient la possibilité d'utiliser les néocotinoides, qui est, pour eux, la seule solution pour lutter contre la jaunisse actuellement. Le gouvernement a fini par répondre favorabblement à cette demande, et autorise, jusqu'en 2023, l'utilisation des insecticides pour la culture de la betterave uniquement. 

Les néocotinoïdes en question

La nocivité, pour l'environnement comme pour notre santé, de ces produits n’est plus à démontrer. Surnommés “pesticides tueurs d’abeilles”, ils peuvent s’avérer mortel pour les pollinisateurs. Alors que ces derniers sont essentiels à l’équilibre de la biodiversité, la remise sur le marché d’insecticides de ce type provoque l’indignation des Organismes environnementaux et des apiculteurs. Mais malgrè les nombreuses oppositions, le gouvernement s'appuie sur l'artcle 53 du règlement européen sur les phytosanitaires permettant de déroger à l'interdiction lorsqu'il existe "un danger qui ne peut être maîtrisé par d'aurtes moyens raisonnables".

Une autorisation sous conditions

Les professionnels de la betterave et du sucre ont du présenté un plan de prévention, comportant une série d'engagements au vue d'accélérer la transition et protéger les pollinisateurs. Les agriculteurs devront aussi réduire de 25% l'utilisation des néonicotinoïdes en enrobage de semence comparé aux pratiques précédentes. 

Le ministre de l'agriculture a annoncé ajouter 7 millions d'euros de financement public au crédits recherche, pour un total de 20 millions d'euros,  sur trois ans pour relever le défi de la transition et trouver des solutions alternatives. 

Nous sommes parti pour trois années de recherches, et tous les sujets sont ouverts : La génétique, l’agronomie, l’agro écologie, et toujours des produits soient chimiques soit de bio contrôle. Nous ne nous fermons aucune porte !"

Alexandre Quillet, représentant de la confédération des planteurs de betteraves- Pdt Institut technique de la betterave

Après d'houleux débats, les députés ont finalement voté en faveur d'une réintroduction temporaire des néonicotinoïdes. En Nomrandie c'est plus de 2300 betteraviers qui essuie déjà les pertes d'une saison 2020 calamiteuse. 
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