Confinement : l'appel à l'aide d'une Normande qui veut aller en Ukraine pour la naissance de son enfant par GPA

Actuellement bloquée dans le département de l'Eure, cette jeune femme veut éviter que son enfant soit déclaré apatride et attend une autorisation
 

Originaire du secteur de Pont-Audemer (au nord-ouest du département de l'Eure) Sophie Labaune-Parkinson est partie il y a 8 ans pour l'Australie. A Brisbane, où elle habite, elle  a rencontré son mari.

Mais voilà, la jeune femme souffre d'une malformation congénitale qui l'empêche d'avoir des enfants : le syndrome de Mayer Rokitansky Küster Hauser ou syndrome MRKH. D'où le recours à la gestation pour autrui :

Je suis née avec cette malformation MRKH qui touche une femme sur 5000. Je suis née avec deux ovaires, comme toutes les femmes, mais sans utérus…
Donc on savait que, depuis le départ, la GPA  serait le seul moyen, mon mari et moi, d'avoir des enfants.

- Sophie Labaune-Parkinson

 
VIDEO : le reportage de François Pesquet (montage : Marie-Céline Varin)


GPA à l'étranger

Interdite en France, la pratique de la gestation par autrui (GPA) est autorisée dans certains pays dont l'Ukraine. C'est donc là-bas que le couple franco-australien a trouvé ce qu'on appelle une "mère porteuse" pour une fécondation in vitro.  

A la naissance, et pour des raisons juridiques (notamment pour l'acte de naissance) tous les parents doivent être  physiquement présents. Si ce n'est pas le cas, l'enfant sera déclaré apatride par les autorités ukrainiennes.

Le couple avait donc planifié depuis des mois leur voyage en Ukraine pour la mi-avril.

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Bloquée en France

Mais avec l'arrivée de la crise du Coronavirus et les mesures de confinement prises au fil des semaines dans différents pays, Sophie Labaune-Parkinson, dans la crainte de ne pouvoir partir à temps d'Australie, a alors fait le choix de rentrer en urgence en France, dans sa famille de l'Eure, dans le but de pouvoir ensuite se rendre plus facilement, pensait-elle, en Ukraine.  

Mais comme de nombreux couples français dans la même situation, elle se retrouve bloquée en Normandie sans pouvoir se déplacer et donc assister à la naissance de son premier enfant, naissance prévue dans une dizaine de jours.

Après avoir, en vain, sollicité une autorisation, et faute de réponse du ministère des Affaires étrangères, elle a décidé d'alerter la presse pour témoigner et exprimer sa souffrance :

Evidemment, c'est terrifiant en tant que parents, de savoir que votre enfant va être donné à des inconnus pendant plusieurs semaines, plusieurs mois, alors que ça peut être évité ! Des bébés qui vont naître tout seuls, on dirait que ça n'attire l'attention de personne ! Vous imaginez  les conséquences psychiques pour des bébés d'être laissés à la maternité pendant deux mois, simplement nourris ?
C'est à la limite le traitement qu'on donne à des animaux, mais pas à des bébés, en 2020, dans nos pays !

- Sophie Labaune-Parkinson

Tout sur les derniers débats autour de la GPA

La gestation pour autrui (GPA), méthode de procréation consistant à faire porter un enfant conçu in vitro par une mère porteuse, est interdite en France par la loi de bioéthique de 1994. Le législateur a en effet estimé que la GPA contrevenait au principe de l'indisponibilité du corps humain.



 
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