JO : que devient la cavalière Alexandra Ledermann, héroïne de jeux vidéo et médaillée en 1996 à Atlanta ?

Elle est la dernière médaillée olympique française (bronze) en saut d’obstacles. Elle était une héroïne de jeux vidéo dans les années 2000, puis a lancé une marque de vêtements. À bientôt 55 ans, Alexandra Ledermann est toujours aussi affairée. Rencontre.

"C’est drôle, je n’ai aucun souvenir du moment où je rentre sur la piste." Pour un article sur ses souvenirs des Jeux Olympiques, c’est ballot… Mais rassurez-vous, Alexandra Ledermann va vite retrouver la mémoire.

La seule femme

Atlanta, 1996. Lors de la finale de saut d’obstacles en individuel, l’allemand Ulrich Kirchhoff remporte la médaille d’or. Mais il faut un barrage pour distribuer l’argent et le bronze. Sept cavaliers se lancent sur un parcours réduit mais très difficile.

Parmi eux, une seule femme, une Française de 27 ans. "C’est très jeune dans notre sport, explique la native d’Évreux (Eure). C’était mes premiers JO, je n’y allais pas pour une médaille mais pour faire de mon mieux."

Après un sans-faute et un excellent chrono (41,46 secondes), Alexandra Ledermann et son cheval Rochet M remportent la médaille de bronze. Le plaisir est aussi intense que la surprise est immense.

"Il faut y croire jusqu’au bout, ne rien lâcher", martèle la cavalière. La morale de son histoire résonne comme un message pour tous les sportifs français qui participeront aux Jeux de Paris 2024, et que cette chauvine pure et dure va suivre de près. "Dans tous les sports, il y a des hauts, des bas, il faut s’accrocher."

Égérie de jeux vidéo

Elle, à 54 ans, n’a toujours pas décroché. 28 ans après avoir atteint le sommet de sa carrière, Alexandra Ledermann est, le jour de notre rencontre, engagé dans un concours au Haras du Loup de Canteleu (Seine-Maritime). Ici, tout le monde la connaît, mais pour des raisons différentes.

Arthur, maréchal-ferrant de 32 ans, pense immédiatement à la médaille quand on cite le nom de la cavalière. Mais pour Océane, 30 ans, la première chose qui lui vient en tête, ce sont les jeux vidéo. Car "Alexandra Ledermann", c’est aussi une série (près d’une vingtaine) de simulation d’équitation sortie dans les années 2000.

Auréolée de son titre de championne d’Europe en 1999, l’Ébroïcienne est devenue l’égérie d’un jeu vendu à plus d’un million d’exemplaires entre 2000 et 2010. Un énorme succès, qui lui a permis de se faire un nom au-delà de ce milieu plutôt fermé.

Toujours passionnée, toujours pas stressée

Aujourd’hui, à Canteleu, les tribunes sont clairsemées. C’est un concours qui fait figure de reprise pour "Fier de Lui", le cheval de neuf ans qu’Alexandra Ledermann va monter sur ce parcours. Avec des obstacles à 135 cm, l’objectif est à sa portée. Mais deux barres finissent à terre cet après-midi-là. Il faut encore un peu d’entraînement pour ce cheval acheté aux enchères, et que la cavalière revendra par la suite.

En plus de travailler ainsi son piquet de cheval via des compétitions deux à trois fois par mois, Alexandra Ledermann est coach. Elle donne des séances de perfectionnement de saut d’obstacles dans les écuries familiales de Huest, près d’Évreux.

Pour celle qui a commencé la compétition à l’âge de sept ans, les choses n’ont pas beaucoup changé. Premièrement, elle assure n'être jamais stressée dans sa discipline. "Bon, si, aux JO j’étais stressée...", concède-t-elle. Deuxièmement, elle a toujours cet amour inconditionnel pour ses chevaux.

Malgré sa course moyenne aujourd’hui, "Fier de Lui" a été couvert de bisous et de câlins. Évidemment, pas autant que Rochet M, il y a près de 30 ans, après ce barrage éclair à Atlanta.

Lorsqu’elle revoit ces images de communion et d’affection entre son cheval et elle, Alexandra Ledermann ne peut s’empêcher de laisser couler quelques larmes. "C’était le cheval de ma vie", souffle-t-elle.

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