A Vernon, les dépôts sauvages d'ordures ont spectaculairement diminué. Deux nouvelles caméras détectent les mains indélicates qui jettent des déchets. Ces infractions enlaidissent et polluent. Elles sont devenues un fléau pour les maires qui s'exposent parfois à des violences quand ils interviennent.
"Pas vu, pas pris". Cet adage n'a plus cours à Vernon. Deux caméras ont été installées fin janvier contre les dépôts sauvages de déchets. " On est passé d'un dépôt chaque jour à un par semaine", constate le maire DVD François Ouzilleau.
Ces caméras sont dotées d'intelligence artificielle. Le maire les a découvertes lors d'une visite du centre de surveillance urbain de la ville de Nice.
Dans le cas de Vernon, une technologie adaptée aux dépôts sauvages de déchets est utilisée.
La caméra se déclenche quand l'algorithme repère un geste qui correspond à un dépôt sauvage. Elle est capable de faire la différence entre quelqu'un qui jette correctement les ordures dans la poubelle et celle qui ne les jette pas correctement. Une alarme est envoyée aux opérateurs.
François Ouzilleau, maire DVD de Vernon
Le geste inélégant est systématiquement enregistré. La verbalisation suit (entre 135 et 15 000 € l'amende).
Des incivilités d'hommes et de femmes, de particuliers et d'entreprises
Les vidéos enregistrées permettent de voir le panel de ces citoyens pressés de se débarrasser n'importe où de leurs déchets.
Le maire explique que c'est "le particulier qui n'a pas le courage de jeter son carton de pizza dans la bonne poubelle mais aussi les entreprises qui ont la paresse d'aller jusqu'à la déchetterie alors qu'il y en a plusieurs sur le territoire".
Les nouvelles caméras sont louées, un coût de 13 000 € pour 6 mois.
Des maires en première ligne qui s'exposent à des violences
Les déchets sauvages prennent de plus en plus de temps aux maires et policiers municipaux en France. Le nombre d'infractions constatés par la gendarmerie a augmenté de 85 % entre 2017 et 2021. (source : office central de lutte contre les atteintes à l'environnement, rapport sénatorial de 2022)
Les maires ont l'autorité de police pour lutter contre ces dépôts sauvages. Ils sont de plus en plus souvent victimes de menaces, voire de violences, lorsqu'ils interviennent.
En 2019, le maire de Signes (Var), un homme de 76 ans, avait été renversé et tué par le conducteur d'une camionnette. L'élu l'avait vu se débarrasser de gravats sur sa commune.